Communication Gouvernementale : ce que je pense
Malgré des avancées majeures et incontestables dans plusieurs domaines (hôpitaux, constructions d‘écoles, bâtiments administratifs, enseignement technique, instituts de formation et de recherche, énergie, ponts et chaussées, ports et institutions républicaines), les efforts du Président de la République sont méconnus ou mal appréciés par la majeure partie des populations. L’image du Gouvernement est terne et l’Etat perd considérablement sa crédibilité. Faute d’information et de communications efficaces et opportunes, l’Administration est souvent en porte à faux avec les citoyens, victimes des rumeurs savamment exploitées par des spécialistes en manipulation de l’opinion publique. Les dernières rumeurs sur la vente du port autonome de Conakry sont une illustration et reste d’actualité.
La Communication est un exercice de tous les jours, et évolue avec la vie. Tant qu’on vit on communique, cela est vrai pour l’individu aussi bien que pour les Institutions.
Tout le monde peut communiquer, sauf que le véritable problème est : comment communiquer de façon constructive ? Comment savoir que des banalités échangées en cours de journée peuvent s’avérer dommageables ou exploitables à votre profit ? Bref, comment communiquer de façon constructive ?
Les départements sectoriels de l’administration, sont truffés de cellules de communications animées par des amateurs, souvent recrutés par affinité ou par des jeunes journalistes qui ne maitrisent aucun art de la Communication, oubliant qu’il y a une différence fondamentale entre Journalisme et communication. Pire, ils n’ont souvent pas le niveau de culture générale leur permettant d’animer une Institution dynamique en perpétuelle transformation et qui vit de crise en crise. Ce manque de professionnels en Communication dans les départements sectoriels provoque la transformation des rumeurs en crises et de façon récurrente. Ce même déficit de professionnalisme fait que les départements sectoriels s’ignorent. Il n’y a aucune collaboration tangible enter eux, parce que ça ne communique pas de façon transversale. On n’a pas le sens de l’unicité de l’Etat ; c’est chaque département son problème. Ici on n’oublie que chaque département est «responsable de l’image de l’Etat ». Tout le monde parle de l’image de l’Etat, chaque département ignore sa partition.
« La Communication n’est pas une fin en soi. Quand tout va bien elle accompagne les performances de l’entreprise. Quand surviennent les crises, elle devient un système de défense »
C’est la raison d’être des Cellules de Communication dans les Institutions publiques et privées. Et cette phrase marque clairement aussi la différence entre le journaliste qui véhicule l’information et le communicateur qui se sert de l’information.
Actuellement nous voyons plutôt au sommet de l’Etat toute l’attention portée aux bureaux de presse, tandis que la Communication est arrangée parmi les effets d’ornement, dans les départements sectoriels avec ni budget ni professionnels pour l’animer. Ce manque de considération à l’égard du secteur de la Communication rend la gestion des crises très difficiles et chaotique. La Communication est le seul véritable outil de gestion des événements, y compris des crises.
En la matière, le problème complexe du Gouvernement se résume comme suit : le choix des animateurs, l’ignorance des premiers leaders du système de communication, défaut d‘organisation et manque de budget dans le secteur.
Ben Daouda Toure