C’est le 29 mai prochain que le président sortant nigérian, Goodluck Jonathan devra céder le pouvoir à son successeur Muhammadu Buhari qui est sorti gagnant de l’élection présidentielle du 28 mars dernier. Mais avant, M. Jonathan passa aux aveux. Il affirme que les amis et ses soutiens l’ont lâché.
Au cours d’une messe d’adieu organisée dimanche dernier à Lagos, Goodluck Jonathan, défait par le général Muhammadu Buhari, a déclaré que nombreux de ses partisans ou membres de son parti sont passés dans le camp adverse en rejoignant le parti de Buhari et d’autres se sont répandus en critiques sévères à l’encontre de sa personne.
« Certaines décisions difficiles ont un prix. Il n’y a aucun doute là-dessus. Cela a été une décision très lourde, mais je dois être prêt à payer », a déclaré M. Jonathan.
Pour l’ancien président, chaque décision qu’il prenait rencontrait des oppositions au sein de son entourage.
« Si vous prenez certaines décisions, vous devriez savoir que même des personnes proches de vous, vous abandonneront à un moment », a-t-il dit avant d’affirmer qu’il n’était pas surpris par ces désertions, ni par ces déclarations d’anciens loyalistes.
M. Jonathan pense être incompris de son camp et compare son épreuve à celle de l’ancien président sud-africain Frederik de Klerk quand il avait décidé d’abolir la domination de la minorité blanche.
Sachant qu’il n’avait plus rien à faire, Goodluck Jonathan avait appelé le 31 mars dernier son rival pour le féliciter, avant de reconnaître publiquement sa défaite.
Son attitude a ravi la vedette à la victoire de son challenger et a été applaudie tant par les Nigérians que par la communauté internationale. Pour preuve, Barack Obama a salué cette attitude en qualifiant Goodlock Jonathan d’un « véritable homme d’État ».
Par la reconnaissance de sa défaite, M. Jonathan a apaisé les tensions dans le pays à l’issue des élections les plus serrées de l’histoire du pays. Il est le premier président nigérian à concéder sa défaite après avoir perdu les élections.