Depuis l’avènement du Pr Alpha Condé au pouvoir en 2010, une commission provisoire de réconciliation, a été mise en place pour un travail de réflexion.
Mais depuis sa mise en place, l’opinion nationale pense qu’elle n’a jamais été à la hauteur des attentes.
Interpelé sur le sujet, l’ancien porte-parole du gouvernement, livre sa perception de cette commission.
«Il y a une commission vérité et réconciliation, mais on doit se poser la question, est ce que le travail qu’elle fait est suffisant ? Parce qu’on n’a pas encore eu accès aux résultats de son travail. A mon niveau, on aurait dû être capable de se passer d’une telle commission et créer la solidarité entre les guinéens et admettre un certain nombre de choses», a-t-il indiqué, à l’entame de ses propos.
Poursuivant, Damantang Camara, a estimé que le travail d’une telle commission, semble compromis par la lecture asymétrique que chacun fait de l’histoire, en la relativisant.
«J’ai personnellement expérimenté la relativité historique, j’ai fait mes études en Côte d’ivoire, en France, nous, nous avons étudié l’histoire écrite par les occidentaux, notamment celle de la 2ème guerre mondiale et quand je suis venu en Guinée pour la première fois en 1980, comme la Guinée avait des relations privilégiées avec les pays de l’est, notamment l’union soviétique, j’ai pris un livre dans la bibliothèque de mon grand frère qui racontait l’histoire de la deuxième guerre mondiale mais écrite par les russes et c’est totalement différent de tous ce que j’avais appris avec les livres d’histoire, écrits par les français, les anglais et les américains. Ce jour-là, j’ai eu mon premier choc sur la relativité et je me suis dit il faut faire attention à ce qu’on me dit, à ce que je lis et à ce que j’entends. Qui a écrit ce que je suis en train de lire ? qui me parle ? quel est son passé lui-même ? qu’est-ce qui le détermine ? Le simple fait d’avoir pensé à une commission de vérité et réconciliation détermine que nous-même, en tant que guinéens, à certains niveaux, on n’est pas arrivé à faire le travail qu’il faut», a-t-il affirmé.
Il faut rappeler que la Guinée, depuis l’avènement de son indépendance, a été secouée par plusieurs crises internes qui restent jusque-ici, impunies.
A rappeler que l’ancien ministre porte-parole du gouvernement, a tenu ces propos à l’occasion de la dernière assemblée générale de Foutti-Laffidi.
Hadjiratou Bah