Comme annoncé précédemment, l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG s’est tenue hier, samedi 16 Mars 2019, au siège du parti, à la minière. Au cours de cette rencontre politique, présidée par Cellou Dalein Diallo, le leader dudit parti et chef de file de l’opposition guinéenne, il a été question du déguerpissement en cours à Kaporo-rails et Kipé 2, les velléités de révision de la constitution en vue de permettre à l’actuel président guinéen, le Pr. Alpha Condé, de briguer un troisième mandat… Concernant ce dernier point, le principal adversaire du régime guinéen a appelé ses militants à la mobilisation pour barrer la route à Alpha Condé, à qui on prête « l’intention de s’octroyer une présidence à vie », rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était au siège de l’UFDG.
C’est un Cellou Dalein Diallo visiblement très content (de la forte mobilisation de ses militants) qui est arrivé au siège de son parti à la minière. Il a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements sous lequel il s’est d’ailleurs permis d’esquisser quelques pas de danse. Arborant un large sourire, le leader de la principale formation politique d’opposition en Guinée est allé serrer la main de quelques militants enthousiasmés, qui le dévoraient d’un regard doux et aimable.
Prenant la parole, Cellou Dalein Diallo a tout d’abord rendu hommage au peuple algérien qui, soutient-il, est en train de se battre dans la sérénité, dans le calme, mais massivement et fermement pour l’alternance démocratique.
« J’en profite aussi pour féliciter les forces de défense et de sécurité de l’Algérie. Ces forces se sont effacées ou lorsqu’elles interviennent, c’est pour encadrer et sécuriser les manifestants. J’espère et je souhaite que ce comportement républicain inspire les forces de défense et de sécurité de notre pays. Surtout lorsque bientôt le peuple de Guinée, comme un seul homme, se lèvera pour dire non à la modification de la constitution. Notamment dans ses dispositions qui stipulent : nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ou non », a ajouté le leader de l’UFDG.
Pour le chef de file de l’opposition guinéenne, c’est sur cette constitution que le président Alpha Condé a prêté serment, « en jurant de la respecter et de la faire respecter ». Mais, poursuit Cellou Dalein Diallo, « aujourd’hui, assoiffé de pouvoir, voulant une présidence à vie, Alpha Condé veut renoncer à ce serment et violer la constitution ».
A en croire le leader de l’UFDG, ce « projet inconstitutionnel » ne préoccupe nullement son parti. « Ça (la révision de la constitution) ne préoccupe pas l’UFDG parce que les guinéens, je le sens, ne veulent pas l’accepter. Et, à cet égard, dans ce combat, je sais que vous (les militants et sympathisants de l’UFDG) ne serez pas seuls. Parce que je sais déjà votre degré d’engagement pour refuser cette présidence à vie », a indiqué Cellou Dalein Diallo.
Par ailleurs, le chef de file de l’opposition a appelé ses militants à la mobilisation pour continuer la lutte. « Une lutte noble et qui coûte énormément » à son parti.
« C’est un combat noble qu’on est en train de mener. C’est vrai, ça nous coûte énormément. 103 de nos camarades ont été éliminés, abattus à bout portant. Ils n’ont pas eu droit à la justice. Parce que la justice est inféodée… Personne n’ose. Monsieur Alpha Condé est là avec son décret. Tout juge qui contrevient à la règle non écrite de défendre le RPG est révoqué », a déclaré Cellou Dalein Diallo, qui estime que le problème du président Alpha Condé réside dans le fait que la loi ne l’intéresse pas.
« C’est le président de la République qui a juré sur la constitution, de respecter et de faire respecter la loi. Faute de quoi, lui-même il demande qu’il connaisse la rigueur de la loi. Impossible, parce qu’il a refusé de mettre en place la haute cour de justice qui est la seule compétente pour le juger, pour constater le parjure et le condamner de parjure… Les législatives n’ont pas eu lieu parce que le gouvernement n’a pas voulu que les élections se passent dans les délais… Et, aujourd’hui, je suis désolé, je vous dis qu’on a aucune visibilité sur l’organisation des élections législatives. On a dit qu’il fallait mettre en place la CENI (commission électorale nationale indépendante), dans la précipitation, pour qu’elle s’attèle à l’organisation des élections législatives. Depuis lors, Alpha n’a donné aucun sou à la CENI. Même les primes des commissaires, ils ont des difficultés à payer… Et, aujourd’hui, on lui prête l’intention de s’octroyer une présidence à vie. Certains disent non, il va modifier la constitution et remettre le compteur à zéro. Ça ne marche pas. C’est trop facile » a averti Cellou Dalein Diallo.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com