Après Boké, N’Zérékoré, Mamou et Kankan, les festivités de l’indépendance guinéenne seront organisées cette année à Kindia, la capitale de la Basse Guinée, où le chef de l’Etat, Pr Alpha CONDE, s’est rendu le samedi dernier pour le lancement officiel des travaux prévus à cette occasion.
Comme un seul homme, les populations de Kaniya se sont fortement mobilisées pour réserver au président-bâtisseur un accueil des plus chaleureux et enthousiastes. Au cours des différents discours, les représentants des jeunes, des femmes et des sages de Kindia se sont tour à tour prononcés en faveur d’une nouvelle constitution pour la Guinée. Le chef de l’Etat a promis de leur répondre le moment venu sur le sujet. « J’ai écouté vos messages. On dit que le peuple a toujours raison et pour le moment je suis à l’écoute du peuple. Le moment venu, je donnerai ma réponse. Je suis venu pour le lancement des travaux de la fête tournante. Nous voulons que les peuples bénéficient du développement de la Guinée. Je vous ai écoutés, je ferai ce que le peuple veut. J’écoute le peuple et je vous répondrai le moment venu », a déclaré le Professeur-Président Alpha CONDE, premier président démocratiquement élu de la Guinée indépendante.
Quelques heures après ce grand meeting tenu au stade Fodé-Fissa de Kindia, Elhadj Sékhouna Soumah, le Kountigui de la Basse Côte, qui n’a pas voulu effectuer le déplacement, a reçu chez lui des opposants au projet de nouvelle constitution. Une rencontre au cours de laquelle ‘’l’homme fort’’ de Tanènè a fait savoir en langue nationale Soussou, qu’il n’a envoyé aucun émissaire à Kindia pour parler en son nom au sujet d’une nouvelle constitution ou d’un troisième mandat pour le professeur Alpha CONDE. La vidéo de cette scène a aussitôt été mise en ligne par ceux qui pensent, naïvement, que Elhadj Sékhouna Soumah garde encore une grande influence auprès des cadres et des populations de la Basse Côte (comme au temps de Conté), pour bloquer net l’élan du train du référendum constitutionnel en passe de prendre sa vitesse de croisière.
L’ancien ministre de la Communication, Alhousseiny Makanera Kaké, comme tous les Guinéens qui ne sont pas frappés d’amnésie, a cru devoir rappeler à l’ancien maire de la commune rurale de Tanènè qu’en 2010, le professeur Alpha CONDE n’a pas eu besoin de son soutien pour se faire élire président de la Guinée, à l’issue d’un scrutin libre et transparent. En 2015, il a été réélu dès le premier tour de la présidentielle sans l’aide du Kountigui Sékhouna Soumah qui est et demeure une autorité morale et non un leader politique pouvant se prévaloir d’un fief ou d’une chasse gardée.
Mais la question que l’on serait tenté de se poser aussi est de savoir si, dans l’entourage immédiat du chef de l’Etat, il n’y a pas des gens qui se plairaient à faire, à dessein, un double jeu. Tout en s’affichant avec le président de la République, ils déroulent en sous-main leur propre agenda qu’ils prennent le soin de cacher pour le moment. Il est grand temps et salutaire pour le professeur Alpha CONDE de faire le ménage autour de lui, de redoubler de vigilance pour pouvoir dénicher les Judas. Le train du référendum constitutionnel a déjà son départ ; rien ni personne ne peut le dérailler ou le stopper dans son élan. Le peuple de Guinée a le droit de se prononcer librement sur la nouvelle constitution qui lui sera proposée. A bon entendeur, salut !
IBRAHIMA SORY CISSE