Le samedi 18 mai 2019, en marge de sa traditionnelle assemblée générale hebdomadaire, le RPG Arc-en-ciel (parti au pouvoir), par la voix de sa Direction nationale, a officialisé la volonté du chef de l’Etat, Pr. Alpha CONDE, à doter la Guinée d’une nouvelle Constitution. C’était en présence d’un poids lourd du régime, en l’occurrence le ministre d’Etat en charge des Affaires présidentielles et de la Défense nationale, Dr Mohamed Diané.
Pour ces partisans inconditionnels du Professeur-Président, il n’est pas admissible qu’on prenne le peuple en otage, pour quelque raison que ce soit. Ils soutiennent qu’en huit ans de gouvernance Alpha, bon nombre de problèmes d’intérêt national ont été pris en compte ou en voie de l’être : la construction des barrages hydroélectriques, des routes, des écoles, des hôpitaux, des hôtels de haut standing; la lutte contre la corruption ; la gratuité de la césarienne ; la réforme des forces de défense et de sécurité ; la création d’emplois pour les jeunes ; l’autonomisation des femmes ; le renforcement de la démocratie et des droits de l’homme. Il faut aussi rappeler que bien qu’elle ait eu le mérite d’avoir contribué à tirer le pays d’une période d’instabilité politique sans précédent et à mettre en place les institutions républicaines, l’actuelle Constitution guinéenne comporterait beaucoup d’insuffisances. C’est pourquoi, les Guinéens, dans leur majorité, se font en ce moment le devoir patriotique de demander, avec insistance et conviction, au Président de la République de doter le pays d’une Loi fondamentale votée par référendum par le peuple souverain avant la fin de son mandat.
Ce qui, on le sait, n’est pas du goût des membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC, une plateforme composée d’opposants politiques et d’activistes de la société civile) qui croient dur comme fer que le président de la République, Pr. Alpha Condé, ambitionne de prolonger son bail au palais Sékhoutouréya, au terme de son second et dernier mandat constitutionnel.
Alors, pour départager les deux camps, le gouvernement n’aura d’autre choix que d’organiser, dans les formes et les conditions prévues par la loi, un référendum constitutionnel transparent. Une démarche qui aura l’avantage de mettre notre pays à l’abri des soubresauts inutiles et d’une instabilité qui ferait fuir les potentiels investisseurs.
Comme indiqué plus haut, le parti au pouvoir (RPG Arc-en-ciel) a donné le ton le samedi dernier en se prononçant officiellement en faveur d’une nouvelle constitution. Les opposants à ce projet seraient donc bien inspirés d’affûter leurs armes et d’affiner leurs arguments pour faire pencher la balance en leur faveur lors d’un référendum dont la tenue ne fait plus l’ombre d’un doute dans tous les esprits éclairés et avertis.
IBRAHIMA SORY CISSE