Dans son édition du 7 juillet, « Jeune Afrique » s’intéresse au Nigérian Aliko Dangote qui poursuit son irrésistible ascension. L’homme le plus riche du continent est en passe de multiplier ses revenus par cinq à l’horizon 2021 grâce à son double projet de raffinerie de pétrole et d’usine de fertilisants à Lekki.
Aliko Dangote (fortune estimée à 16,7 milliards de dollars – 14,8 milliards d’euros – par Bloomberg, à 10,3 milliards par Forbes) fascine plus que jamais. À 62 ans, son ascension paraît irrésistible. Quasi-inconnu hors du Nigeria il y a dix ans, le Prince de Kano jouit désormais d’un statut digne d’un chef d’État – il dispose d’un passeport estampillé Union africaine –, et son aura dépasse allègrement les frontières du continent.
Personnage complexe et ambivalent. À la fois héros de toute l’Afrique et homme d’affaires impitoyable, « fils de » et self-made-man, grand avocat de l’ouverture des marchés africains à son ciment et opposant inlassable à la concurrence au Nigeria, philanthrope et économe, le Prince de Kano est un stakhanoviste, obnubilé par son business.
Pari fou
Le groupe qui porte son nom est en train de changer de dimension sous l’impulsion d’un double projet pharaonique de raffinerie de pétrole et d’usine de fertilisants à Lekki, près de Lagos, dont l’investissement représente au bas mot 15 milliards de dollars.
Un pari fou quand on connaît les risques économiques encourus dans un pays comme le Nigeria. Mais moins pour lui que pour n’importe qui d’autre. Son importance devenue stratégique, son influence politique comme économique lui confèrent une puissance qui l’empêche de perdre.
Mais cette réussite personnelle profite-t-elle au plus grand nombre ? Quoi qu’il en soit, dans son entourage désormais, beaucoup le poussent à envisager un avenir politique…