Trois jours après l’agression qui a coûté la vie à Mamoudou Barry, un jeune de nationalité turque, suspecté d’avoir porté les coups mortels à la victime, a été arrêté ce lundi matin à Rouen, dans l’ouest de la France. La police affirme qu’il présente des « antécédents psychiatriques ».
Un homme de nationalité turque né en 1990 est soupçonné d’être l’auteur de l’agression mortelle de Mamoudou Barry, enseignant chercheur guinéen de 31 ans, vendredi soir à Canteleu, une commune proche de Rouen, dans l’ouest de la France. Il a été interpellé ce lundi 22 juillet, au matin à Rouen. La police affirme que l’individu, qui est connu pour des infractions à la législation aux stupéfiants, présente des « antécédents psychiatriques ». Dès samedi, les caméras de vidéo surveillance avaient permis d’identifier l’individu, mais il était jusque là introuvable.
Le drame est survenu vendredi 19 juillet en début de soirée. Alors que Mamoudou Barry allait récupérer sa femme à l’arrêt de bus, ses proches confient aux médias qu’il aurait été interpellé par un individu qui lui aurait proféré des propos racistes. Décrit comme une personne sans histoire, Mamoudou Barry serait descendu de son véhicule pour entamer une discussion avec le suspect. Ensuite, Mamoudou Barry a été frappé « à coups de poings et de bouteilles », affirme l’avocat de la famille de la victime, Me Jonas Haddad. Il succombera de ses blessures le lendemain matin, à l’hôpital où il avait été admis en urgence.
« Pas d’amalgame »
Alors que sur les réseaux sociaux les réactions sous le hastag « #Justicepourmamoudou » se multiplient, les proches de la victime appellent à « la vigilance » et « à ne pas faire d’amalgame ». Dimanche soir, dans la foulée d’un message du président Macky Sall qui a présenté sur Twitter ses condoléances à la famille de la victime et au peuple guinéen, le président Alpha Condé a publié un communiqué dans lequel il a déclaré s’entretenir ce lundi matin avec l’ambassadeur de Guinée en France, Amara Camara « pour la suite à donner à l’affaire ». Le président guinéen a par ailleurs assuré que le gouvernement « suit de très près l’évolution des enquêtes diligentées par les autorités françaises ».
Selon une source policière, le suspect portait « un maillot du club turc de Galatasaray » au moment des faits, peu avant la finale de la Coupe d’Afrique des nations entre l’Algérie et le Sénégal. « Il s’agit d’un crime raciste, sans aucun doute, mais rien ne permet d’établir que c’est en lien avec la finale de la CAN. Rien ne permet de dire aussi qu’il a été agressé par un supporteur algérien », a déclaré ce lundi Me Jonas Haddad. Pour l’heure, les motivations du suspect restent inconnues.
Source J.A