Le chanteur ivoirien DJ Arafat, star du coupé-décalé, est mort ce lundi des suites d’un accident de la circulation survenu dans la nuit, a annoncé la Radio-Télévision publique ivoirienne.
« Décès de l’artiste DJ Arafat, de son vrai nom Houon Ange Didier, ce lundi 12 août à 8 heures, des suites d’un accident de la circulation qui s’est produit dans la nuit de dimanche » à lundi à Abidjan, indique la RTI sur son compte Twitter.
[Nécrologie] Décès de l’artiste DJ ARAFAT de son vrai nom Houon Ange Didier ce lundi 12 août à 8 heures, des suites d’un accident de la circulation qui s’est produit dans la nuit du dimanche 11 août à Abidjan.#RTIinfo @RTIOfficiel
« Sous le choc »
« On est tous sous le choc », a témoigné auprès de l’AFP Ickx Fontaine, producteur ivoirien et spécialiste du hip hop. DJ Arafat était « au top niveau depuis 15 ans et son premier tube Jonathan. C’était impressionnant ».
« C’était un vrai chanteur et un batteur (…), il a donné un nouveau souffle au coupé-décalé », a-t-il estimé.
Une foule d’un millier de fans en pleurs était rassemblée lundi après-midi devant la polyclinique des Deux Plateaux à Cocody, où est décédé le chanteur. Incrédules à l’annonce de sa mort, des fans scandaient « Arafat ne peut pas mourir ». La police tentait de les contenir, non sans difficulté.
« Un monument de la musique ivoirienne »
DJ Arafat avait été désigné « meilleur artiste de l’année » aux « Awards du coupé-décalé » ivoiriens en 2016 et 2017. Genre musical, mais aussi attitude, le coupé-décalé, musique au rythme endiablé utilisant souvent des sons électroniques, est né en 2003 dans les boîtes de nuit ivoiriennes pour se disséminer ensuite dans toute l’Afrique. Il a commencé à conquérir l’Europe et les Etats-Unis, notamment grâce aux sportifs qui ont popularisé certains pas de danse.
DJ Arafat était « un monument de la musique ivoirienne », « il donnait des concerts dans toute l’Afrique », a témoigné Ozone, un producteur de hip hop et animateur de télévision. « Il avait un charisme naturel », « il restera une force pour la musique ivoirienne et africaine », a-t-il jugé.
Selon Scovik, un manager de coupé-décalé, DJ Arafat, qui était un grand amateur de moto, a été victime d’un traumatisme crânien après avoir percuté une voiture dans le quartier d’Angré (dans le nord d’Abidjan). Il a été transporté à l’hôpital dans le coma, avant de décéder au matin.
Un artiste « exigeant »
DJ Arafat était né dans le milieu de la musique. Sa mère était une chanteuse connue et son père un ingénieur du son réputé, a précisé le manager: « C’était un artiste très exigeant, il travaillait beaucoup ».
Il avait débuté au début des années 2000 comme DJ dans les clubs de la rue Princesse à Yopougon, un des hauts-lieux de la nuit abidjanaise, et s’était rapidement fait connaître.
« Il avait un son particulier, il a accéléré le coupé-décalé et il a apporté une autre façon de danser, spectaculaire », a souligné Skovik. « Il était aussi doué pour le marketing, il faisait le buzz, il fallait toujours qu’on parle de lui, il a toujours voulu être à la page ».
Parmi ses tubes, on peut retenir Kpangor (2005), Zoropoto (2011), Enfant Béni (2018). Son dernier single s’intitulait Moto moto.
Le ministre ivoirien de la Culture Maurice Kouakou Bandaman a présenté « ses condoléances à la famille et aux mélomanes », et indiqué que des dispositions seraient prises pour « un hommage à l’artiste », selon un communiqué diffusé par la RTI.