FNDC : la structure régentée par le trio Dalein-Sidya-Sano vers l’implosion
S’achemine-t-on lentement mais inévitablement vers l’implosion du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ? C’est la pertinente question que tout observateur attentif et sérieux de la scène sociopolitique guinéenne serait tenté de se poser aujourd’hui en Guinée.
Porté sur les fonts baptismaux le 3 avril 2019 par des activistes de la société civile et des opposants radicaux au régime du Professeur Alpha CONDE, le FNDC se veut une plateforme résolument engagée à faire barrage à tout projet de nouvelle constitution ou de 3ème mandat en faveur de l’actuel locataire du palais Sékhoutouréya, Pr. Alpha Condé. Sans aucun mandat du peuple souverain de Guinée, ces membres du FNDC se sont arrogé le droit, si l’on peut dire ainsi, de se poser en défenseurs attitrés de notre sacro-sainte Constitution, qu’ils croient intouchable pour quelque motif que ce soit.
Mais force est de constater que de sa création à ce jour, le FNDC multiplie des erreurs qui, de l’avis général, risque de lui être fatales dans les semaines ou les mois à venir. Les premières fissures ont commencé à paraître dans la structure FNDC lorsque certains de ses membres, qui se croiraient peut-être supérieurs aux autres, se sont mis à dresser la liste des promoteurs présumés de la nouvelle constitution ou du 3ème mandat. Ils ne se sont pas limités aux membres du gouvernement et aux membres de la mouvance présidentielle pour faire leur fameuse liste. Par zèle ou par méconnaissance, ils sont allés jusqu’à citer des intellectuels étrangers (l’avocat sénégalais Boucounta Diallo et le français Bourgi, notamment ), dont le seul tort certainement est d’être des amis de longue date du président Alpha Condé. Oubliant que ces personnes ‘’incriminées’’ à tort comptent aussi des amis au sein du FNDC. Et depuis que le professeur-président Alpha Condé a instruit le 4 septembre dernier son Premier ministre d’initier des consultations des forces vives de la nation autour de la constitution, le semblant d’unité du FNDC a volé en éclats. Si le trio Dalein-Sidya-Sano a refusé la main du chef de l’Etat et de son gouvernement, d’autres membres du FNDC ont favorablement répondu à l’invitation du Premier ministre. Ce qui, comme il fallait s’y attendre, a largement contribué à semer le doute et la confusion dans bien des têtes chez les Frontistes. Dans une sortie médiatique, Sékou Koundouno de Balai citoyen et membre du FNDC aurait tenu, à l’endroit de ceux qui ont effectué le déplacement de la Primature, des propos jugés discourtois par bon nombre d’observateurs. Il y a quelques mois, ce même Sékou Koundouno a été accusé par un communicant du parti au pouvoir d’avoir appartenu en 2009 au fameux mouvement ‘’Dadis doit rester’’. Un mouvement qui s’est battu bec et ongles pour que le chef de la junte reste au pouvoir. En s’intéressant aussi aux trois personnes qui régentent littéralement le FDNC (Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Sidya Touré de l’UFR, Abdourahamane Sano de la PCUD), l’on ne peut être que sceptique. Le dernier cité, on le sait, n’a jamais porté l’actuel chef de l’Etat dans son cœur. Selon des sources fiables, c’est SANO qui aurait tiré à dessein les ficelles dans la crise qui a secoué ces dernières années l’Ecole guinéenne.
Sidya Touré, pour sa part, est sorti par la petite porte de l’histoire depuis qu’il a scandé au palais du peuple son mémorable slogan ‘’Ton pied mon pied’’ par marquer son soutien indéfectible au général Lansana Conté dont la gestion, à l’époque, était unanimement décriée par ses compatriotes.
Quelque temps plus tard, ce fut au tour de Cellou Dalein Diallo, alors inamovible ministre dans le gouvernement guinéen, de s’être illustré comme grand promoteur de la modification de la Constitution. La suite, on la connaît.
IBRAHIMA SORY CISSE