Comment les hommes du système politique endorment le peuple de Guinée ?
*Comment expliquer qu’en Guinée les dictateurs et le système arrivent à se maintenir bien plus longtemps au pouvoir ?
Le système et les dictateurs ne sont pas à court d’ingéniosité pour développer le culte de leur personne. Le dernier en date est le cas de #Moussa_Dadis_Camara qui a été élevé au rang de président de la république bien qu’il soit venu par un coup d’état.
Ce faisant, il s’inscrit en matière d’initiatives et stratagèmes pour prendre l’ascendant sur le peuple et se maintenir au pouvoir. Si la responsabilité des dictateurs et le système est manifeste, celle du peuple adhérant à leurs stratagèmes n’est pas à éluder. Comment alors, les dictateurs et le système politique guinéen manipulent-ils le peuple depuis l’indépendance ?
✅ L’instrumentalisation des référents historiques
L’histoire de la Guinée🇬🇳 a enregistré au fil du temps des héros entre autres Samory Touré, Alpha Yaya Diallo, etc. qui font encore aujourd’hui la fierté de la République. Des décennies après l’indépendance officielle de notre pays, le discours anticolonialiste continue de galvaniser le peuple et de propulser leurs auteurs au pouvoir non plus pour un réel changement mais juste pour changer de main au pouvoir et exercer parfois plus de dictature.
Ce levier est souvent exploité par les dictateurs et leur système qui s’érigent en dernier rempart contre le néo-colonialisme face à une population préparée depuis longtemps à voir le colon comme la source de tous les malheurs. Il s’agit donc d’un moyen pour nos dictateurs et le système de détourner l’attention des citoyens des préoccupations essentielles en cristallisant la lutte anti-néocoloniale. Dès lors, ils font miroiter l’idéal d’un pays prospère genre scandale géologique, où coulera le lait et le miel pour tous, en surfant sur un éventuel déluge qui adviendrait après leur départ. Ainsi, ils prennent périodiquement des décisions anti-Blancs, LA GUINEE EST UN PAYS SOUVERAIN. Patati patata….
Souvent en disgrâce auprès du peuple pendant leur mandat pour raison de mauvaise gouvernance, les dictateurs et le système se réconcilient avec leurs habitudes propagandistes à l’approche des échéances électorales pour endormir le peuple à travers des billet de banque et prolonger leur règne en modifient la constitution. Ainsi, la communication de certains dirigeants de notre pays se base essentiellement sur une propagande inspirée des peurs et des envies du peuple.
Le mensonge, la manipulation et l’intimidation sont érigés en mode de gouvernance depuis l’indépendance de notre pays🇬🇳. C’est dans cette catégorie que s’inscrit la communication du système qui instrumentalise la crainte du peuple en se présentent comme le dernier rempart et ainsi perpétuer son règne.
✅Les marqueurs ethniques
L’instrumentalisation des fractures ethniques et tribales est un vecteur puissant de communication pour diviser et régner. Ainsi, certains dirigeants de notre cher beau pays prétendent exercer le pouvoir au nom de leur ethnie ou de leur clan.
Ils arrivent donc à se réfugier derrière cet alibi pour galvaniser leurs partisans contre d’éventuels contestataires, leur faisant croire à des complots sur fonds de rivalités ethniques.
Il s’agit d’un moyen de détourner l’attention des enjeux politiques. C’est au nom donc de ce complot ventilé par des médias et journalistes manipulés et corrompu qu’il mène une répression sans précédent contre les citoyens pour éteindre toutes velléités de contestation. Si les dictateurs et leur système mettent un point d’honneur à peaufiner leur communication, la réception des messages reste la condition du succès de l’opération. Qu’est-ce qui facilite donc la réceptivité du peuple ?
✅Un conditionnement culturel
En Guinée l’autorité est présentée comme sacrée, souvent innée et d’inspiration divine. À ce titre, même s’ils sont élus selon un système moderne, les dirigeants grimpent dans la hiérarchie de leur clan. Or la conception traditionnelle de l’autorité confère à celui qui en bénéficie un pouvoir sans partage et incontestable.
Cette conception du pouvoir transmise dans l’éducation traditionnelle de notre pays est aux antipodes des principes démocratiques qui consacrent une séparation des pouvoirs et admet même des institutions fortes de contre-pouvoir. Le père de famille ou l’autorité familiale sont respectés et vénérés. Ce trait de l’éducation est souvent extrapolé par les expressions « père de la nation 🇬🇳» ou « père de l’indépendance🇬🇳 » utilisées pour installer dans l’inconscient du peuple l’image d’une autorité paternelle à la tête de notre beau pays. Ce rapport d’inféodation au pouvoir en Guinée est encore observable aujourd’hui dans la fidélité des armées de la République s’est observé.
✅Éducation nationale : l’inclusivité augmente et le niveau baisse, les derniers examens prouvent suffisamment.
L’ignorance du peuple souverain de Guinée🇬🇳
Dans le camp des aspirants au pouvoir, le diagnostic est souvent simple. Les tentatives de discussion s’assimilent à une résignation à négocier avec l’ethnie, ou le groupe social représenté par le dirigeant au pouvoir.
Cette prédisposition à défendre son clan, son ethnie ou sa région dissout toute prééminence de l’intérêt général et augmente la réceptivité du peuple aux stratégies de communication des dictateurs et leur système qui savent s’en servir #Ni Allah️
Les populations maintenues dans l’ignorance restent donc étrangères au système, vulnérables à la propagande. C’est d’ailleurs de cette faille que profitent certains dictateurs et le système pour orchestrer la désinformation à leur avantage. Ils entretiennent toujours le flou dans les médias sur son état de santé à travers des vidéos tournées à dessein et des supercheries audiovisuelles et le refus de se prononcer en fin de mandat sur une question de 3ème mandat etc.
Les vecteurs de communication des dictateurs et le système sont multiples et multiformes et son favorisés par des prédispositions des populations à y répondre. Il s’avère impératif pour le peuple de Guinée de s’affranchir des considérations ethniques, tribales et régionales dans l’arène politique. C’est une condition de notre quiétude et de notre développement.
Il est temps de balayer le SYSTÈME
A suivre…
Lansana Diawara
Coordinateur national de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG)