Par Essien Dawarà
Après des décennies de dictature, marquées par la violence et les abus, la Guinée, enfin revenue à la démocratie sous la direction de son premier président élu, le professeur Alpha Condé, fait maintenant un pas important sur la voie des droits civils. Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), la juriste gambienne Fatou Bensouda, à l’issue d’une visite de ses fonctionnaires dans la capitale Conakry, a fait une déclaration dans laquelle, en remerciant le Ministre guinéen de la Justice, Mohamed Lamine Fofana, pour sa coopération efficace, rappelle que la Cour pénale internationale qu’elle préside continuera de suivre deux questions qui préoccupent particulièrement les Guinéens, à savoir le massacre perpétré sous la dictature le 28 septembre 2009 dans le stade de Conakry ainsi que la mort de 15 personnes lors des émeutes de septembre dernier. Il s’agit là de deux questions importantes qui sont également très proches du cœur du président Alpha Condé, qui, depuis son investiture le 21 décembre 2010, s’est toujours battu pour moderniser le pays, en lançant, par exemple, la réforme des forces armées, de l’administration publique et du système judiciaire.
En ce sens, la déclaration du Président de la CPI est une reconnaissance des efforts du gouvernement guinéen pour trainer en justice les responsables du massacre du stade. Il convient également de rappeler que, précisément sous la dictature qui l’a précédé, le président Condé a été lui-même victime de nombreux actes de violence et de harcélement. L’engagement de la Cour internationale de Justice à un contrôle minutieux, y compris sur la responsabilité des morts du 15 septembre dernier, a également été chaleureusement salué par Conakry. Il semblerait que ces troubles aient été causés par des personnes proches de milieux criminels dans le but de déstabiliser le pays et d’encourager ainsi l’opposition. Immédiatement après les émeutes, les autorités policières ont récupéré des images et des preuves qui permettraient de documenter comment les émeutes ont été causées par des personnes masquées en paramilitaires et armées de Kalachnikovs. Divers groupes de jeunes agitateurs sont également apparus sur les réseaux sociaux, admettant qu’ils avaient été payés pour créer la panique dans la foule. En résumé, la visite de la délégation de la CPI et son engagement à suivre en permanence la situation en Guinée ont été chaleureusement accueillis par le gouvernement de Conakry, qui se sent plus protégé dans sa démarche de réforme du pays. Entre-temps, les expressions d’encouragement au président Alpha Condé se
poursuivent.
Après l’expression d’affection et de soutien dans la capitale la semaine dernière, où une foule impressionnante, jamais vue de cette ampleur auparavant, a accompagné le professeur pour un long et festif voyage, c’était maintenant le tour de Kissigoudou puis de Macenta. Dans ces deux importantes régions forestières, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exprimer leur soutien aux réformes et aux actions de développement menées par l’ancien professeur de la Sorbonne. Une foule festive (voir photo) comme on peut rarement voir qui s’est rassemblée dans les rues principales des deux régions pour expliquer clairement pourquoi ils demandent au président Condé de poursuivre son chemin et de présenter une nouvelle candidature. Bref, après Conakry, celles de Kissigoudou et Macenta sont une preuve supplémentaire de l’appréciation et de l’affection que le peuple guinéen éprouve pour son lion indomptable.