BOUBACAR KEITA A REECRIT SON SCENARIO A LA SONAPI
Après les révélations des sites en ‘’Guinée en marche’’, ‘’mosaïque ‘’ suite au retrait de l’article ‘’Scandale la SONAPI’’, l’enquête se poursuit sur la gestion parallèle de Boubacar Keïta à la lumière du point de presse organisé le 05 Février 2020.
‘’Quand vous acceptez de gérer, vous engagez votre responsabilité’’, surtout si vous parsemez vos réflexions d’adjectifs au lieu de charger le Directeur Général Adjoint porté sur le même décret comme vous, que vous traduisez comme ‘’conseiller sur le plan technique’’ selon vos fantasmes. A la lumière de ce qu’on sait, l’enquête consiste désormais à ‘’dépister la stratégie d’évitement, de brouillage et de réécriture’’ que Keïta a mise en place. Il semble seriner une version officielle après sa séquestration au PM3 et le retrait du contrat de Keïtayah par le Président de la République confié certainement au Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire : Après deux ans de négociations, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) a procédé finalement le 9 janvier 2020 au paiement de la somme de 456 827 600 francs guinéens aux enseignants comme valeur résiduelle consensuelle des différentes constructions recensées sur le lot 34 de Kéitaya abritant la Cité de la BCRG.
« Depuis plus de deux ans, nous avons reçu un groupe d’enseignants dans nos locaux qui réclamaient des parcelles au niveau de Kéitaya. Ces parcelles ont été données à la Banque Centrale de la République de Guinée qui est en train d’y faire une cité. Officiellement, tout Kéitaya est dans le portefeuille de l’Etat mais malheureusement, il est occupé de manière illégale à plus de 70% par des citoyens », a-t-il déploré.
Et de poursuivre : « ces enseignants ont commencé des constructions qui ont été démolies. Ils sont passés devant toutes les juridictions du pays. Nous avons fait plus de 30 réunions avec eux avant d’aboutir à un consensus pour pouvoir les indemniser sur la base du caractère social de paix que nous voulons sauvegarder dans notre pays. Nous avons demandé à la banque centrale de tout mettre en œuvre pour aider à obtenir une certaine somme qui pouvait représenter la valeur de ce qui semblait être investi par eux».
Joli déplacement, fait rare, lui qui avait horreur de la communication et a viré même la responsable, Bintou Touré, et qui organisa une visite guidée à Keïta, le 04 Février 2020 et qui se permet de se montrer plus communicant avec des médias triés sur mesure. Quelles contorsions ! On apprend à la fois qu’il y pense tout le temps à la bonne gestion managériale de la SONAPI, que cette fois avec les parutions, il ne va pas en parler, mais il en parle tout de même sans insister pour ne pas ennuyer. Quels égards ! Cette coquetterie est une drôle de manière de reléguer à l’âge de la préhistoire, son Directeur Général Adjoint, comme Conseiller ‘’sur le plan technique’’, cette époque pas si lointaine. Après s’être moqué de ses pouvoirs énormes concédés par lui-même, voilà qu’il se justifie de n’avoir rien fait d’autre que réussir le pari des logements sociaux dont vante Aladji Touré de RadioKankan qui parle de ‘’400.000 GNF’’ contre ‘’34.000.000 GNF’’. Pourquoi n’enplafonnait t’on pas le Directeur Général ? Alors qu’on ne lui demande rien, Keïta se défend déjà d’une inertie résistante ; il déplace le problème en parlant que son DGA ‘’a outrepassé ces prérogatives pour signer à sa place, des choses qu’il ne devait pas faire. Sans rentrer dans les détails, j’ai cherché à mettre de l’ordre dans nos affaires afin que mon administration puisse marcher normalement. Si je ne m’étais pas ressaisi, le dérapage m’aurait emporté », a-t-il fait savoir’’ ; il choisit la contre-attaque, après qu’il soit attaqué. Comme s’il dialoguait là avec sa conscience qui, lui reproche ce ‘’pain noir’’, indélébile de sa gestion, devant un tribunal invisible, Keïta se dédouane lui-même. Il était à ses débuts presque insouciant : ‘’ A la tête de la SONAPI il y a bientôt cinq ans, M. Keita a indiqué qu’à sa prise de fonction, il n’a trouvé que le désespoir total. « L’institution n’avait pas un millimètre carré de réserve foncière. J’ai trouvé dans la caisse 40 millions de francs guinéens avec un endettement en termes de milliards de nos francs. Parce que beaucoup d’acquéreurs potentiels avaient fait des versements et n’ont pas pu accéder aux parcelles qu’ils avaient voulu acheter. A ce moment, la SONAPI ne bénéficiait d’aucune subvention de l’Etat », a-t-il déclaré à la presse.
Il faut par ailleurs rappeler que le manque de permis de construire, le non-respect des clauses de convention de Promotion Immobilière et de cession des terrains sont, entre autres, les motifs de démolition des constructions des enseignants sur le domaine de Kéitaya.
Mais raisonnement d’une simplicité religieuse, comme s’il endossait la toge de l’Imam. Sur ce point, nous conseillons aux lecteurs d’aller chez les enseignants qui détiennent la liste de ceux qui sont consignés à Keïtaya. Seulement, le chèque émis n’est pas de la BCRG mais signé plutôt par lui sur le compte SONAPI ouvert à la BCRG. C’est la BCRG qui a indemnisé les enseignants. Sur un autre volet, qu’en est-il de la revente des parcelles par le notaire Mathos Jean-Alfred, pour un montant de six milliards de francs guinéens ? Combien a-t-il été mis dans le compte de l’Etat ?
En 2011, ce discours iconoclaste, peu audible aujourd’hui, était dans l’air du temps. Mais les opportunistes, ils ne sont plus sacrés, ni intouchables. Keïta entonne ce registre en établissant une continuité entre les années 2015 et 2020. Si depuis son arrivée à la SONAPI, Keïta a tout le temps fait l’impasse sur sa gestion, son point de presse a dessiné une seule fonction : servir de cache, d’écran noir qui détourne l’attention. Comment ne pas relire d’un autre œil ses interrogations ? Comme tous les statuts de toutes les entreprises, pourquoi pas en présence d’un agent comptable réglementairement nommé par le Ministère de l’Economie et des Finances, Cheick Sy mais mis à l’écart délibérément par M. Keïta pour une contractuelle, Mme Kann Wallon. Pourquoi n’a-t-il pas parlé de rémunération des salariés, de leur cotisation fiscale et patronale ?
Etant entendu que les chefs de chantier sont très proches de lui, pourquoi avoir esquivé les Chefs de Division de la SONAPI. Comment se fait-il qu’en lieu et place de la BCRG, le DG prend le devant brusquement pour libeller les chèques à l’ordre des enseignants ? Ces passages ne manquent pas de sel quand on sait, comme l’on sait, que Keïta doit expliquer son séjour pourtant au PM3. Au début, personne ne se doutait. On était toujours un peu à la traîne. Pour quelqu’un qui s’affublait de la confiance du Président de la République, alors que le DGA est nommé par Décret Présidentiel pour s’occuper des logements sociaux, et qu’on lui refuse maintenant la signature, est paradoxal voire bizarre, surtout quand on menace un Directeur de publication, suite à des interventions, qu’il va faire arrêter ce Directeur, parce qu’il est maintenant le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, à l’injonction de retirer un article déjà paru parce que l’auteur aurait raconté des ‘’digressions’’ selon lui sans preuve et qui n’ont pas été démontrées et qu’il ne veuille pas immédiatement publier son droit de réponse. C’est un peu léger. On savait pourtant ce qu’il a concocté. Sans aller voir cependant de plus près.
MANAGER DU PEUPLE OU GESTIONNAIRE DE DROITE
Reste à déterminer pourquoi maintenant Keïta a accepté de donner un point de presse, jamais inscrit sur le tableau depuis 2018. Il a toujours répété qu’il était un banquier, selon des sources indirectes. Or, le prétexte de banquier a-t-il été un leurre avancé par Keïta, qui cautionnait la gestion parallèle. Surtout que le trésor public ne perçoit aucun paiement de redevances. Comment se fait-il qu’à son âge, à plus de 70 ans, n’a-t-il pas fait valoir ses droits à la retraite, ce qui devait se faire s’il était au privé ? Pourquoi Salif Kanté, DGA limogé, et qui a déjà fait valoir ses droits à la retraite, peut-il être repris par lui comme Conseiller Principal en charge des dossiers techniques, titre délibérément choisi par lui pour confondre les gens et gérer sans partage ?
En tout cas, selon des spécialistes, il préfère la misanthropie, qui permet un humanisme où on tape, sur tout le monde, sauf sur les amis, les Libanais avec qui, on sourit à gorge déployée, autour d’un verre au restaurant ; la démocratie étant peut-être une chienlit, le mépris érigé en vertu. Autant de traits si on exclut tout partisianisme, qui infusent dans de nombreuses lignes de la déclaration de Boubacar Keïta. On sent donc bien que l’article annulé dans un journal de la place ne le laissant pas en paix, comme en témoignent certains passages au profit d’autres, où il tente de démontrer tout le laborieux travail fourni depuis son arrivée à la SONAPI, où il évoque, dans les détours d’une mémoire agitée, l’auteur de l’article ‘’retiré’’ qu’il n’a fait que son travail d’investigation et d’analyse, Mme Haba. Parmi les notes préparatoires de son point de presse précité figure une expression ‘’o combien révélatrice’’ confiée par une source en demi-teinte ‘’ça me suffit, je veux même me débarrasser de ce poste de Directeur Général. Bel aveu qu’on complétera par cette phrase à double fond ‘’les choses telles quelles se sont déroulées depuis son arrivée jusqu’en 2020 sont irracontables. Vaut mieux ne pas accuser de journaliste’’. Seulement, pourquoi n’a-t-il pas indiqué les lieux où se trouvent les fabriques de machines. Pis, alors qu’il affirme ouvertement que les rizeries sont finies à 95%, on s’étonne pourtant que l’inauguration officielle n’ait pas eu lieu. Par contre, le Directeur Général n’a pas convaincu sur l’appel d’offre officiel lancé ou non dans le cadre du chantier de Kindia.
A suivre …………
MARIAM HABA NEW YORK CITY
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