Elections législatives : à quand le paiement des 30% de la caution aux partis en lice ?
Au moment où nous mettons cet article en ligne, des experts de la CEDEAO ont commencé à rallier Conakry pour assister techniquement la Commission électorale nationale indépendante (CENI) afin de proposer aux Guinéens un fichier électoral relativement irréprochable (débarrassé des doublons, des mineurs et des personnes décédées) avant d’aller au double scrutin législatif et référendaire.
Pour ce qui est du cas spécifique des législatives, il faut rappeler que quelque trente partis politiques ont été retenus par la CENI pour y prendre part, après paiement de la caution y afférente. La loi prévoit que le montant représentant les 30% de cette caution soit payé aux partis en lice pour leur permettre de mener, plus ou moins convenablement, leur campagne à travers le pays.
Mais curieusement, pour des raisons que la Raison ignore, ces partis candidats aux élections législatives peinent à entrer en possession des 30% de leur caution. Ils ont dû mener leur campagne avec les moyens du bord. Et avec ces reports à répétition du scrutin, leur situation financière se complique davantage.
De l’avis de tous les observateurs, cette manière de procéder n’est pas de nature à rassurer et à mettre tous les partis compétiteurs sur un pied d’égalité. Il n’est secret pour personne qu’il y a dans ce lot des partis dirigés par de jeunes cadres talentueux, patriotes et compétents mais qui manquent de moyens nécessaires pour battre campagne sur le terrain et par voie de presse. Aux yeux de beaucoup, refuser donc de payer à ces partis les 30% de leur caution reviendrait à vouloir leur barrer la route menant à l’Hémicycle où ils auront l’opportunité de défendre, avec conviction, les intérêts vitaux des Guinéens en votant des lois qui leur sont favorables et de contrôler efficacement l’action gouvernementale.
Il est à espérer que tout sera mis en œuvre pour doter la Guinée d’une assemblée multicolore, à l’issue d’un scrutin transparent de bout en bout. Ce qui aura l’avantage de faire taire durablement, voire définitivement, les détracteurs de la gouvernance Alpha qui, de l’intérieur comme de l’extérieur, ne montrent pour le moment aucun signe de fléchissement dans leur combat contre tout changement constitutionnel et contre un troisième mandat pour l’actuel locataire de Sékhoutouréya.
Dans l’attente des élections législatives crédibles pour renouveler le mandat des députés à l’assemblée nationale, l’on ose croire que rien ne sera entrepris pour écraser ou discriminer certains partis au profit d’autres.
Mohamed Barry