Né à Boké le 4 mars 1938, Alpha Condé est allé en France à l’âge de 15 ans après avoir son obtenu son brevet en Guinée. A Paris, il aura entre autres comme camarade de lycée un certain Bernard Kouchner (un des fondateurs de l’ONG ‘’Médecins Sans frontières’’ et ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy). Par la suite, il aura l’insigne honneur de diriger la très influente Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF).
En 1977, il créera avec d’autres compatriotes le MND (Mouvement national démocratique). Le MND deviendra d’abord l’UJP (Unité, justice, patrie), le RPG (Rassemblement des patriotes guinéens), puis RPG (Rassemblement du peuple de Guinée). Ce parti a été agréé en 1992 à la faveur de l’instauration du multipartisme intégral par le régime Conté. La suite, on la connaît. Selon les résultats officiels de 1993, Alpha Condé est arrivé deuxième à la présidentielle de cette année, derrière le général-président Lansana Conté du PUP. En 1998, il se présentera à nouveau à la présidentielle mais il est arrêté et emprisonné par le régime Conté. Alpha Condé est condamné en 2000 à cinq ans de prison pour, dit-on, ‘’atteintes à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national’’ au terme d’un procès retentissant décrié dans la presse africaine et internationale. Il est libéré le 18 mai 2001, date à laquelle il fait l’objet d’une grâce présidentielle, 28 mois après son arrestation et huit mois après son procès organisé par la « Cour de sûreté de l’État guinéen », qui est spécialement constituée à cet effet.
En 2010, Alpha Condé devient le premier président démocratiquement élu de la Guinée indépendante. Pendant les 5 premières années de sa présidence, il est parvenu à redorer le blason de la Guinée aussi bien diplomatiquement qu’auprès des partenaires techniques et financiers (FMI, Banque Mondiale). Il a lancé de nombreux chantiers pour changer la physionomie de la capitale et des principales villes de l’intérieur (hôtels, hôpitaux, routes, barrages hydroélectriques, salles de classe, palais de justice, etc). L’autorité de l’Etat s’est renforcée. Et pour beaucoup, c’est justement à cause du bilan de son premier mandat, nettement positif, qu’il se fera réélire en 2015 dès le premier tour, à la grande joie de ses militants et sympathisants.
Aujourd’hui, les détracteurs d’Alpha Condé lui prêtent l’intention de vouloir s’octroyer un 3ème mandat. Pourtant, l’intéressé ne s’est jamais prononcé explicitement sur ce sujet de 3ème mandat. Conformément à la loi fondamentale du pays, il n’a fait que proposer, pour le moment, à ses compatriotes un projet de nouvelle constitution pour prendre en compte les réalités et les besoins du moment.
Ce qui fait dire à certains, non sans raison, que les gens sont en train de faire un mauvais procès à l’actuel locataire de Sékhoutouréya dont l’attachement à la démocratie et aux droits de l’homme n’est plus à démontrer en Afrique.
IBRAHIMA SORY CISSE