Affaire Constitution ‘’falsifiée’’: quand le FNDC et l’opposition nagent en pleine contradiction !
La falsification présumée de la Constitution soumise à référendum le 22 mai dernier continue d’alimenter la chronique nationale. Interpellé, le ministère de la Justice, Garde des Sceaux, assure que toute la lumière sera faite sur cette affaire qui ne ferait la fierté d’aucun Guinéen, qu’il soit de la Mouvance présidentielle ou de l’Opposition. La Constitution, comme on le sait, est un texte sacré pour une nation. Ce serait impardonnable que des individus, pour des raisons inavouables, s’arrogent le droit de toucher à un seul article de cette Loi Fondamentale qui nous gouverne tous.
Dans le concert des condamnations et autres critiques plus ou moins acerbes de cet acte que beaucoup qualifient, à tort ou à raison, de forfaiture, le FNDC et l’Opposition radicale (incarnée par l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, l’UFR de Sidya Touré, le Bloc libéral de Faya Millimono, le PEDN de Lansana Kouyaté, le PADES de Dr Ousmane Kaba) sont en première ligne. Mais pour tout observateur sérieux ayant suivi attentivement l’actualité sociopolitique guinéenne de ces sept derniers mois, l’on peut dire que ces deux entités nagent en pleine contradiction.
En septembre 2019, l’on s’en souvient, le président de la République, Pr. Alpha Condé, avait donné des instructions fermes à son Premier ministre afin qu’il organise des consultations nationales sur la nécessité ou non de doter notre pays d’une nouvelle constitution. Le FNDC d’Abdourahamane SANO et l’Opposition républicaine emmenée par Cellou Dalein Diallo ont préféré bouder lesdites consultations.
A la surprise générale, pendant que le processus électoral battait son plein, les commissaires de la CENI issus des rangs de l’opposition ont unilatéralement suspendu leur participation aux travaux de l’institution chargée d’organiser des élections en Guinée. Et lorsque les promoteurs de la nouvelle constitution (Mouvance présidentielle) ont demandé, de bonne foi, un dialogue franc, sincère et dépassionné, les opposants (FNDC) ont opposé une fin de non recevoir. Quand il a été question également de déposer des listes de candidatures à la députation, pour des élections inclusives, Cellou Dalein Diallo et ses camarades ont préféré bouder. Ce qui n’a pas empêché les Guinéens, dans leur majorité, de se rendre aux urnes le 22 mars 2020 pour le double scrutin législatif et référendaire, avec la suite que l’on sait. Le oui l’a largement emporté au référendum. La nouvelle constitution a été promulguée en lieu et place de celle adoptée par le CNT en 2010 sous la transition CNDD.
Le FNDC et l’aile dure de l’opposition sont aussitôt montés au créneau pour dire haut et fort qu’ils ne reconnaîtront jamais le parlement élu et la constitution adoptée suite au double scrutin du 22 mars 2020. Dans leurs différentes sorties médiatiques, ils ont plutôt fait savoir qu’ils useront de tous les moyens légaux pour faire annuler ces élections qu’ils ont qualifiées de pure mascarade. Alors, pourquoi se donnent-ils inutilement la peine de critiquer ou de condamner une prétendue falsification d’une constitution qu’ils ne reconnaissent pas? C’est la question que l’on est tenté de se poser.
Mohamed Diallo