Organisation des élections en Guinée : les perpétuelles récriminations de l’opposition contre la CENI
Force est de reconnaître que malgré les changements de président à la tête de la CENI, l’opposition guinéenne reste constante dans ses récriminations parfois injustifiées contre l’organe de gestion des élections politiques et des référendums en République de Guinée.
Après le décès de Me Amadou Salif Kébé le 17 avril dernier des suites de covid-19, c’est Kabinet CISSE qui a été porté à la présidence de l’institution suite à une élection libre et transparente.
Beaucoup pensaient, naïvement peut-être, que l’opposition allait enfin faire confiance à un président de CENI dans notre pays.
Malheureusement, il aura fallu une simple proposition de date (18 Octobre 2020) pour la tenue du premier tour de la prochaine présidentielle pour que les farouches opposants au président Alpha Condé sortent l’artillerie lourde pour commencer à pilonner littéralement et sans retenue la CENI et son nouveau président, dont le seul ‘’crime’’ est d’avoir agi en toute indépendance, conformément à nos textes de lois.
Dans leurs différentes sorties médiatiques, des leaders politiques de l’opposition s’en sont pris, comme ils savent le faire, à la CENI et à son président. Le leader de l’UFR, l’ancien Premier ministre Sidya Touré, est allé jusqu’à dire, sans la moindre preuve, que cette date du 18 octobre n’a pas été fixée par les commissaires mais plutôt par le professeur Alpha Condé, l’homme qui, à ses yeux, constitue visiblement un obstacle insurmontable pour la réalisation de son rêve d’opposant : occuper le fauteuil présidentiel à Sékhoutouréya.
A part feu Ben Sékou Sylla dont on disait proche de l’UFR, la troisième force politique du pays dirigée par son vieil ami Sidya Touré, aucun président de CENI n’a trouvé grâce aux yeux de l’opposition emmenée par Mamadou Cellou Dalein Diallo. Louncény Camara, Bakary Fofana et feu Amadou Salif Keita ont tous été traités de ‘’pions’’ du président Alpha Condé.
Ce qui fait dire à bon nombre d’observateurs de la scène politique guinéenne, non sans raison, que les opposants ne deviendront conciliants, indulgents ou compréhensifs que lorsqu’ils auront eux-mêmes choisi un homme ou une femme pour présider la CENI. C’est conformément aux dispositions de l’article 43 de la Constitution, que la plénière a proposé la date du 18 octobre 2020 comme jour du scrutin pour le premier tour de l’élection présidentielle de 2020. Une proposition qui devra toutefois être validée par le président de la République. Il est prévu quinze (15) jours pour une opération de révision à titre exceptionnel des listes électorales. Il faut rappeler que l’actuelle CENI est composée de la manière suivante : 7 représentants de l’opposition, 7 représentants de la Mouvance présidentielle, 2 représentants de la société civile et un représentant de l’administration. L’opposition doit donc balayer devant sa porte au lieu de se plaire à attaquer ou à critiquer la CENI à chaque étape du processus électoral.
Ibrahima Sory CISSE