Le scandale de corruption à grande échelle à la Fifa, rendu public mercredi matin après les arrestations de sept élus de l’instance dirigeante du football mondial à Zurich, ne date pas d’hier. En fait, selon la presse américaine, tout a commencé en 2011, lorsque le FBI serait parvenu à convaincre un certain Chuck Blazer de devenir son informateur. Chuck Blazer a été membre du comité exécutif de la Fifa de 1998 à 2013, en plus d’avoir siégé à la Concacaf, l’équivalent nord-américain de la Fifa. Retour sur les origines de cette affaire.
Le scandale est arrivé par lui, mais il n’est pas non plus à mettre sur un piédestal. Chuck Blazer a été pendant deux ans la taupe du FBI au sein de la Fifa (Fédération internationale de football association). Il a accepté de travailler pour les autorités américaines après avoir été épinglé par le fisc pour avoir omis de payer des impôts sur les millions qu’il avait empochés frauduleusement pendant les vingt et une années qu’il a passées au poste de secrétaire général exécutif de la Concacaf, la Confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes.
Entre 2011 et 2013, alors qu’il était encore membre du comité exécutif de la Fifa, Chuck Blazer a donc porté un micro camouflé dans un porte-clefs. Il a enregistré des dizaines, voire des centaines de conversations, toutes versées au dossier ouvert par la procureure du district est de New York, une certaine Loretta Lynch, ministre de la Justice américaine depuis le 27 avril dernier.
Désormais, les neuf élus de la FIFA et les cinq partenaires de l’instance dirigeante du football visés sont officiellement inculpés pour des faits de corruption portant notamment sur des attributions de Coupes du monde, des droits de marketing et de télévision. Une affaire qui tombe mal, puisque ce vendredi se tiennent les élections pour le poste de président de la Fifa. Des élections où le Suisse Sepp Blatter, très critiqué, tentera d’obtenir un cinquième mandat consécutif. L’UEFA, la ligue européenne de football, a demandé le report de cette élection.
AFP