Même si la représentativité des femmes au niveau des instances de prise de décisions reste faible dans de nombreux pays africains, en Guinée elles sont nombreuses ces femmes émancipées qui évoluent dans l’ombre, menant ainsi un rude combat afin de participer à la vie sociale et politique de leur pays.
C’est le cas de dame N’sira Kourouma cheffe du service département des études économiques et financières, au compte de l’Administration et contrôle des grands projets rattachée à la présidence de la République.
Cette dame au parcours élogieux qui s’est engagée en politique dès son retour au pays après avoir passé plusieurs années en Angleterre, ambitionne d’apporter son expertise aux femmes guinéennes en vue d’œuvrer pour leur épanouissement.
La rédaction de mosaiqueguinee.com l’a rencontré pour évoquer son parcours ou encore la participation de la femme à la vie politique et au développement local.
Madame Kourouma bonjour,vous avez effectué Angleterre finalement vous avez jugé opportun de rentrer en Guinée, est-ce qu’on peut connaitre les raisons de ce retour au bercail ?
Vous soutenez le président de la République depuis quelques temps, pourquoi avez vous opté pour la politique en tant que femme?
En tant qu’être humain, on ne peut pas vivre sans la politique, parce que c’est notre environnement. La femme guinéenne a besoin de s’émanciper, d’être surtout encouragée et de participer à beaucoup de choses comme le font les hommes, mais vu que cette couche n’est pas tellement encouragée beaucoup de femmes pensent qu’elles ne sont pas capables de réussir en politique. Et je pense que cet état de fait s’explique par la culture que nous avons. Je suis là donc pour servir de modèle aux jeunes dames guinéennes, en les encourageant à faire mieux que moi.
Vous accompagnez l’actuel président guinéen depuis 5 ans et il vient d’être choisi comme candidat du RPG à la prochaine présidentielle, est-ce vous soutenez encore sa candidature pour un mandat de plus?
Oui, je le soutiens parce que je ne vois pas un autre candidat qui pourrait faire la même chose que le professeur Alpha Condé. Je pense qu’il a pu faire cet équilibre entre hommes et femmes même dans la façon dont il a composé son gouvernement. C’est un gouvernement mixte. Il veut faire la promotion de toutes les couches sociales. Seul avec le professeur Alpha Condé, on a vu des jeunes cadres dans le gouvernement et beaucoup de femmes qui ont des postes de responsabilité. Grâce au chef de L’État, la femme guinéenne est en train de s’émanciper. Et je pense qu’il est le meilleur candidat pour le moment. Donc, il faut se battre pour préserver ses acquis.
Vous le disiez tantôt que vous devez vous battre pour préserver les acquis de la gouvernance d’Alpha Condé, est-ce que vous avez des initiatives à cet effet ?
Depuis 2015, je l’accompagne dans ses projets, maintenant comme je vis en Guinée pourquoi pas aller plus loin et créer un mouvement de soutien pour promouvoir ses acquis, parce que les gens ne sont pas suffisamment informés de ce qui se passe sur le terrain. J’ai d’ailleurs commencé ces démarches au sein de ma communauté ici à Wariah. Nous allons sensibiliser les habitants et essayer de voir avec eux comment créer des comités de veille stratégique, pour sécuriser les bureaux de vote pour le bon déroulement du scrutin présidentiel. Donc, on a déjà constitué les membres, je suis la présidente et bientôt le mouvement sera officiellement lancé.
Madame Kourouma en dehors de la politique, avez-vous d’autres projets en perspectives?
Je suis en train de créer une ONG dénommée ‘’l’espoir’’ parce que quand on perd l’espoir, cela veut dire qu’on a tout perdu. Donc avec le peu je que j’ai, je compte accompagner les femmes lors de l’accouchement, parce que beaucoup d’entre elles meurent dans ces circonstances. On se dit que le gouvernement ne peut pas venir au secours à tout moment. l’État ne peut pas tout faire, il faut l’appuyer. En tant que femme, je suis très préoccupée par la mortalité maternelle, et c’est pourquoi d’ailleurs je compte mettre en place cette ONG. Jai déjà effectué le dépôt du dossier, j’espère recevoir une suite favorable bientôt, pour pouvoir chercher des financements et commencer les activités.
Pour terminer Madame Kourouma, est-ce que vous avez un message à l’endroit des femmes guinéennes?
C’est très important que la femme soit émancipée, qu’elle s’assume et qu’elle participe aux prises de décisions. Pour y arriver la femme doit se montrer capable. Il faut que la femme travaille dur pour pouvoir participer au développement de notre pays. Il faut savoir innover, parce qu’on a la chance d’avoir un président qui a ouvert la porte aux femmes qui souhaiteraient vraiment s’épanouir et entreprendre à travers les Muffa. Donc, si vous avez un projet en tant que femme les muffa sont là pour vous accompagner.
Entretien réalisé par Hadja Kadé