FNDC-UFDG : vers la fin d’un ‘’mariage’’ contre nature !
A quelque sept semaines du premier tour de la présidentielle en Guinée, de profondes dissensions au sein du FNDC commencent à s’étaler sur la place publique. Au moment où cet article est mis en ligne, deux leaders politiques membres de cette plateforme avaient déjà officialisé leur candidature au scrutin présidentiel du 18 octobre. Il s’agit de Dr Ousmane Kaba et de Me Abdoul Kabèlè Camara. Ils comptent y aller avec ou sans le candidat désigné par le RPG Arc-en-ciel, le président sortant, Pr. Alpha Condé.
Quant à la principale formation de l’opposition, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, elle serait en train de consulter au niveau de ses structures pour pouvoir se décider par rapport à sa participation ou non à la présidentielle. Le FNDC lui donne jusqu’au 31 août pour clarifier sa position. Ce qui amène bon nombre d’observateurs à dire, non sans raison, que le divorce entre le FNDC et sa principale composante politique (UFDG) est sur le point d’être consommé. Ce serait alors la fin d’un mariage que d’aucuns qualifient de contre nature.
Mais il faut dire que les premiers signes d’implosion du FNDC sont apparus quand le reggae-man Elie Kamano a annoncé sa double démission de l’opposition républicaine et du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Pour lui, les leaders de ces structures ne font pas assez dans la lutte contre le régime Condé, responsable, à ses yeux, de tous les maux dont souffrent actuellement les Guinéens, dans leur grande majorité. Il leur a reproché également d’envoyer les enfants d’autrui à ‘’l’abattoir’’ au lieu de prendre eux-mêmes la tête des manifestations contre les atteintes aux droits de l’homme, la violation des lois du pays et le projet de 3ème mandat. Par la suite, ce sont les antennes du mouvement qui se sont insurgés contre la politisation à outrance des prises de décision au sein du FNDC ; la gestion opaque au sein du FNDC ; la prise de décision unilatérale du coordinateur dans le fonctionnement des antennes du FNDC plus particulièrement au niveau de la diaspora ; la non-assistance des détenus en période de crise sanitaire.
Les membres du FNDC, cette plateforme composée d’opposants politiques et d’activistes de la société civile, s’étaient arrogé indûment le droit de renier au peuple souverain son droit inaliénable à se prononcer librement sur la Loi fondamentale censée régir sa vie. Au lieu d’affûter sereinement ses armes et affiner ses arguments d’ordre politique ou judiciaire, le FNDC a plutôt préféré adopter curieusement une position rigide. Sans oublier qu’en son sein, il y avait d’anciens Premiers ministres qui, par le passé, ont été des promoteurs zélés d’une présidence à vie pour feu le Général Lansana Conté.
Les Guinéens se sont finalement rendus aux urnes le 22 mars pour renouveler le mandat de leurs députés à l’assemblée nationale et se prononcer favorablement sur le projet de nouvelle constitution qui leur a été proposé par le chef de l’Etat, Pr. Alpha Condé. La suite, on la connaît.
Mohamed Diallo