Violences pré-électorales : il faut jouer la carte de l’apaisement !
La campagne bat son plein en Guinée en vue de la présidentielle du 18 octobre prochain. Les équipes de campagne des douze candidats en lice rivalisent de stratégies, aussi bien dans la capitale qu’à l’intérieur du pays, pour avoir la faveur des électeurs.
Une campagne qui, malheureusement, commence à nous renvoyer des signes inquiétants quant à la préservation de la quiétude sociale, dont le pays a pourtant nécessairement besoin en pareille circonstance.
Le mardi dernier, on le sait, le cortège du Premier ministre, au sortir du stade régional de Labé où s’est tenu un meeting de soutien au candidat du RPG Arc-en-ciel, a essuyé des jets de pierre des jeunes dont l’identité fait en ce moment l’objet de controverse entre la Mouvance présidentielle et le principal parti de l’opposition, l’UFDG. Pour le parti au pouvoir, il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est l’UFDG qui est bel et bien derrière cette attaque en pleine campagne électorale. Une accusation que balaient les responsables du parti de Cellou Dalein Diallo qui y voient plutôt une manipulation ou une auto-attaque pour discréditer leur parti aux yeux des électeurs et de la communauté internationale. A Dalaba également, des violences ont été enregistrées lors du passage du chef du gouvernement, par ailleurs directeur de campagne du RPG Arc-en-ciel. Selon des sources, l’on a déploré là un mort.
Le lendemain, des affrontements ont éclaté à Faranah (un fief traditionnel du parti au pouvoir) entre militants des deux politiques rivaux : le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG.
Pour tous les Guinéens patriotes, il est très important et salutaire que les acteurs politiques acceptent de mettre la balle à terre en cette période sensible. Le légitime combat politique ne nous donne pas le droit de saper les fondements de notre nation. Les élections et les présidents passent, mais la nation demeure. Aucun Guinéen, qu’il soit de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, n’a intérêt à ce que notre pays, notre bien commun, brûle ou bascule dans le chaos du fait des actes et des propos à forts relents communautaires ou régionalistes. La Guinée est et demeurera une famille indivisible. Comme l’a dit le président Alpha Condé, c’est un véhicule qui ne peut pas rouler normalement sans ses quatre que sont ses quatre régions naturelles: la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée forestière. Les équipes de campagne des douze candidats en lice doivent et peuvent, de façon libre, battre campagne sur tout le territoire national sans être inquiétées. Pendant les meetings ou sur les réseaux sociaux, chaque Guinéenne et chaque Guinéen devrait garder à l’esprit qu’un mot ou un acte mal placé peut créer des situations incontrôlables aux conséquences imprévisibles. Que l’on sache donc raison garder dans l’intérêt supérieur de notre chère patrie. A bon entendeur, salut !
Mohamed Diallo