- Violences postélectorales: Et si l’on laissait la justice faire sereinement son travail ?
Les poursuites engagées présentement contre des responsables de l’UFDG et partis alliés ainsi que des activistes de la société civile (Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah, Mamadou Cellou Baldé, Etienne Soropogui, Sékou Koundouno) sont largement et diversement commentées, aussi bien en Guinée qu’à l’étranger.
Pour l’opposition politique et le FNDC, c’est bel et bien une chasse aux sorcières qui est engagée contre leurs membres, dont le seul ‘’crime’’, à leurs yeux, est de s’être opposés farouchement au 3ème mandat du président Alpha Condé. Pour les partisans du pouvoir, ces personnalités poursuivies, qui ne sont pas au-dessus de la loi, doivent répondre devant les juridictions compétentes.
De l’avis des observateurs, dans l’un ou l’autre cas, l’on devrait laisser la justice faire sereinement son travail pour faire toute la lumière sur les violences pré et postélectorales qui ont endeuillé de nombreuses familles guinéennes. Mais parfois, certains Guinéens, pour des raisons que la Raison ignore, donnent l’impression de vouloir une chose et son contraire. Quand il y a des cas de morts en marge des manifestations de l’opposition politique ou du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), ils sont les premiers à s’offusquer de l’indifférence ou de l’inaction supposée de la justice pour rechercher, juger et condamner les auteurs et les commanditaires de ces actes criminels. Curieusement, ils sont aussi les premiers à faire des sorties médiatiques pour assimiler les poursuites judiciaires (même engagées dans les règles de l’art) à des opérations d’intimidations ou de graves atteintes aux droits de l’homme. Ce qui amène beaucoup à se demander ce que veulent réellement les Guinéens.
Les violences postélectorales ayant fait des dizaines de morts et des dégâts matériels importants à travers le pays sont loin d’être une invention du pouvoir. Ce sont des faits réels. Il est du ressort de la justice d’engager des poursuites régulières contre toutes celles et tous ceux qui ont un lien quelconque avec ces événements qui contribuent davantage à ternir l’image de notre pays. S’il était permis à chacun de poser l’acte qu’il veut ou de tenir les propos qui lui passent par la tête, la vie en communauté serait particulièrement difficile, voire impossible. Il y a une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir, au risque d’avoir à rendre des comptes. Et c’est le lieu de rappeler aussi que l’appartenance politique ou ethnique ne donne pas le droit à un citoyen de se comporter ou d’agir comme bon lui semble. Force doit rester à la loi, qui doit s’appliquer à tout le monde. A bon entendeur, salut !
Fanta Camara