Honte, échec, déception… les mots ne manquent pas pour qualifier le non évènement de ce Dimanche à Kindia. Ce qui devait être l’épilogue de sa tournée entreprise Vendredi dernier dans deux sous préfectures de la circonscription n’a finalement été que fiasco, si encore le mot suffit à exprimer la réalité. Attendue depuis 9 heures à la place des martyrs de la ville, Mohamed Said Fofana et sa suite ont tout simplement refusé de répondre. Et pour cause, les habitants de la ville n’ont pas bougé, malgré l’appel à la mobilisation. Cela aurait été pire si des élèves n’avaient été forcés d’être présents aujourd’hui, pourtant jour férié. Interrogé vers 11 heures par des confrères d’une radio locale, le maire Dr Mamadou Dramé a affirmé être inquiet de ce qui se dessinait. Le parterre de personnalités politiques et administratives, et même les dozos eux, y ont cru jusqu’au bout. Dans l’attente, le préfet de Kindia est envoyé pour jauger la situation. Signe du casse-tête en vue, le ministre Oyé Guilavogui, parrain de la ville de Kindia, viendra momentanément prendre place à la loge officielle. Tous ont dû sans doute faire un rapport fidèle de l’état des lieux avant l’annonce du directeur général de la radio rurale de Kindia : « le premier ministre ne viendra plus », il est exactement 13heurs 05 minutes en ce moment.
La foule déçue, ou du moins curieux et élèves qui en formaient le plus important, commence à se disperser, non sans exprimer son désarroi. « Moi je suis vraiment déçu ; nous sommes là depuis le matin et c’est à la dernière minute qu’on nous informe qu’il ne viendra pas. Ça veut dire que l’organisation n’est pas à la hauteur » s’insurge un jeune enseignant. Un cadre rencontré sur les lieux n’a pas hésité d’affirmer que cela était révélateur d’un désaveu à l’égard du gouvernement.
Et pourtant tout semblait avoir été bien préparé. Depuis quelques jours, des banderoles affichées ça et là dans la ville dénotaient de l’importance de l’évènement à venir. Et même, la place des martyrs a été recouverte d’une couche de blancheur et de tricolores par endroit. Des associations de femmes et de jeunes avaient aussi été mêlées à la danse ; l’objectif de tout cela étant de vouloir donner l’image de cette marrée humaine qu’on se targue de drainer en signe de plébiscite. Mais hélas ! Désaveux ou lassitude, la déception a été à la hauteur de la personnalité.
Denis GAMY