Côte d’Ivoire et Guinée, tant d’asymetries politiques !
En Côte divoire, le Président Gbagbo demande humblement à son Comité Central, de laisser son parti fondé par lui-même et ses compagnons de lutte, le Front Populaire Ivoirien (FPI), à Affi N’Guessan ancien Premier Ministre ( désigné comme président dudit parti, quand lui Gbagbo occupait le poste de Président de la République).
Ici, El hadj Cellou Dalein Diallo (CDD) a fait le contraire et à mon avis, il devrait laisser à l’opposant historique, le doyen Bah Oury, son parti Union des Forces Democratiques de Guinée (UFDG) que celui-là créa personnellement. Sans doute, cela aurait pu éviter à cette organisation politique, d’avoir à son compteur, l’enregistrement du seul cas d’assassinat d’un journaliste par balle réelle dans le périmètre, ou, les environs du siége national, sensé être un sanctuaire de démocratie. Outre ce sinistre palmarès, ce lieu ( siége du parti) defraie encore la chronique, avec cette perpetration de graves infractions en son sein. Selon des informations judiciaires rendues publiques, il est fermé pour avoir abrité une autre scène de crime, cette fois, non pas pour meurtre, mais pour cas lié à l’autoproclamation comme Chef d’Etat ( relevant d’infractions frappées de peines infamantes et degradantes) par son candidat déclaré malheureux par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ( l’Organe de Gestion Électorale légal). Nous observateurs, avions été hébétés par cette autre particularité jamais connue dans l’histoire politique de la Guinée par un candidat malheureux mais en Côte d’Ivoire, oui, cela a été amèrement vécu en 2010. La suite a été le defèrement de Gbagbo à la Haye (Cour Pénale Internationale (CPI))!
Par ailleurs, la Guinée et la Côte d’Ivoire, sans contestation partagent politiquement certaines asymétries. C’est à dire qu’en Guinée, le Président de la République de Guinée (PRG) a un parcours politique proche ou identique à celui de l’opposant principal Gbagbo, et pour la Côte D’Ivoire, le PRG a aussi son parcours plus ou moins identique à celui de l’opposant principal guinéen. Toutefois, il faut signaler, avouons-le très vite, l’enorme écart entre les background des deux (02) anciens Premier Ministres Allhasane Dramane Ouattara (ADO) crédité d’un parcours exceptionnel et singulier (Sommité dans son domaine professionnel, avant et après la Primature (qu’il a géré aussi plus longtemps et avec plus de plénitude)) contrairement à CDD, qui a connu presqu’une fin de carrière professionnelle (plus rien ou mort professionnelle) après son limogeage.
CDD, contrairement à Gbagbo, avait plus à gagner en restituant à Bah Oury son parti UFDG, qu’à le lui spolier, car celui-ci avait déjà perdu le contrôle de l’Union des Forces Démocratiques (UFD) son premier parti à l’issue de son bras de fer contre feu le Professeur Alpha Sow, Directeur de Campagne du candidat Président Professeur Alpha CONDÉ (PRAC) à la présidentielle de 1998. De mémoire de guinéen cette élection cauchemardesque, où, le PRAC fût enlevé à Pinet, avant même le jour du scrutin, ensuite accusé et condamné par les conseils de gouvernements Sidya Toure et Me Lamine Sidimé desquels a appartenu CDD opposant principal d’aujourd’hui, quelle ironie du sort! Sur cet aspect, Gbagbo a aussi été fait prisonnier par ADO (PM)… l’histoire continue certes, mais, les contingences n’étant point les mêmes, les similarités ne sauraient se produire avec la même manière à cause de conditions sociologiques et politiques différentes. Ainsi, vu les faisceaux de réalités en cours en Guinée, tout porté à croire que CDD, très malheureusement, reste encore très loin de la cime qu’est la PRÉSIDENCE de la République !
Enfin, nous espérons de tous nos vœux que les deux cheminements, aux contextes socio-politiques quasi-identiques, aboutissent au même dénouement heureux. C’est-à-dire, une paix durable au profit des braves et laborieuses populations durement éprouvées par ces sempiternelles bisbilles au cours desquelles, celles-ci (populations) ont toujours payé le prix cher de vaines et triviales antagonismes.
Par SOULEYMANE DOUMBOUYA