Il faut savoir d’emblée que les Kaba n’ont pas trouvé à leur arrivée en 1645 de village qui s’appelait Kankan . Aucun village, ni ville du nom de Kankan n’a jamais été fondé par un Condé.
Pour rappel, la ville de Kankan a été fondée en 1690 par Daouda Kaba, fils de Fodémoudou Kaba et de Doussou Condé. Fodémoudou Kaba s’est lié d’amitié avec son homonyme Fodémoudou Condé (fils de Foubalima Condé) qui lui proposera de prendre sa jeune sœur Doussou Condé en mariage pour sceller à jamais leur amitié.
C’est en 1642 que l’érudit et aïeule des Kaba, Mariamagbè Kaba demandera à son frère Abdouramane Kaba ou Mouramany âgé à l’époque de 52 ans de quitter la province de Diafounou (République du Mali actuelle) à cause de différends familiaux pour s’installer sur les berges d’un fleuve affluent du fleuve Niger (Milo) où il y aurait de nombreux fromagers.
Mouramany Kaba arriva avec son neveu Diafounou Brouma (fils de Mariamagbè Kaba) en 1645 à Diankana, village fondé vers 1620 par Fodé Ansoumana Dian Kakoro après 3 ans de voyage harassant. Ils mirent à profit ces 3 années de voyage pour apprendre le Malinké. Ils furent rejoints pas Fodé Mahamoud Kaba ou Fodémodou Kaba (fils de Mouramany Kaba) âgé de 32 ans en 1650 accompagné de sa femme Fadima Cissé et de ses enfants. Ils seront rejoints 7 ans après leur arrivée par Mariamagbè Kaba en 1652 alors âgée de 65 ans après le décès de son mari du nom de Amadou Kaba.
Le premier village des Kaba, appélé Kodian fut fondé sur les bords de la rivière du même nom à la rentrée de Diankana en venant de Karifamoriah. C’est là que Mariamagbè Kaba (1587 – 1659), son frère Mouramany Kaba (1590 – 1659) et Imourana ou Mori Aliou, le fils premier fils de Fodemoudou Kaba (1637 -1657) furent rappelés à Dieu. Leurs tombes s’y trouvent.
Contrairement à certaines idées véhiculées à tort, nul n’est à mesure de montrer la tombe de Mariamagbè Kaba à Kodian. Elle n’a jamais été enterrée à Diankana comme le laisse croire certains. C’est aussi le lieu de préciser qu’elle ne s’est jamais mariée à Alkaly Mahamoud Cherif qui est venu à Kankan en 1771 et dont les descendants sont à Cherifoula de Kankan. Mariamagbè Kaba est décédée en 1659 à l’âge de 72 ans soit 112 ans avant l’arrivée d’Alkaly Mahamoud Cherif à Kankan.
En 1660, c’est l’abandon du village de Kodian et le retour des Kaba à Diankana.
2 ans après en 1662, c’est la création du second village appelé Kabala (Chez les Kaba) par Fodémoudou Kaba et son cousin Diafounou Brouma Kaba (1613 – 1685) qui était plus âgé que lui de 5 ans. Ce nouveau village prendra le nom de Kabalaba (grand village des Kaba) quand un hameau sera construit quelques années plus tard du nom de Kabalanin (petit village des Kaba). Fodémoudou Kaba meurt en 1678 à Kabalaba.
En 1680 commence l’exode des enfants de Fodémoudou Kaba pour fonder les villages de Nafadji (Bakari Kaba fils de Imourana ou Mori Aliou, et petit-fils de Fodemoudou Kaba), de Soumankoï (Zakaria Kaba, fils de son épouse Nakon), de Bankalan (Fodémamoudouba Kaba, fils de son épouse Doussou Condé), de Baté Kofilani (1er village fondé par Daouda Kaba, fils de son épouse Doussou Condé) et enfin Kankan en 1690 par le même Daouda Kaba. A préciser que Imourana ou Mori Aliou qui est devenu par déformation Moralou est le fils de Fadima Cissé et il n’est pas le fondateur de Nafadji puisqu’il est mort en 1657 à Kodian à l’âge de 20 ans en laissant son épouse en enceinte. C’est son fils Bakari Kaba, né après sa mort qui a fondé Nafadji.
Après avoir créé le village de Batè Kofilani, Daouda Kaba sollicitera de son oncle Fodémoudou Condé, alors chef des Condé à Makonon son installation sur les berges du fleuve Milo sous les fromagers (Sedakoro) qui sont à l’actuel emplacement du pont et à en face de la villa Syli. Fodémoudou Condé, consentira à la demande de son neveu et lui précisera de considérer cette terre comme l’héritage de sa mère Doussou Condé. A préciser qu’il n’y avait pas âme qui vive sur cette terre sauf les animaux. C’était juste de la brousse à perte de vue, pas d’habitation ni même un champ.
Daouda Kaba y installa sa famille en 1690 et donna au hameau de 7 cases crée le nom de FADOU (le lieu où l’on mange à sa faim) contrairement à Kabalaba. En 1710, le hameau devenant important prendra le nom de KAOUROU (lieu prospère) avant celui de NABAYA en 1732 (terre d’acceuil).
après l’exil de 7 ans imposé principalement à la notabilité de Kankan (Le Soti Mamafing Kaba, Alpha Kabiné et leur suite) par le chef de guerre Bourema Diakité et de sa sœur amazone Hawa Diakité du Ouassoulou que la ville prendra son nom actuel, celui de Kankan (cité à protéger).
Pour avoir fondé le village qui est Kankan, Daouda Kaba fut le 1er Soti. Il sera remplacé par son fils unique Fodé Mahamoud Kaba dit Fodétoman, suivi de Lamine Kaba dit Diamon Almamy (fils de Fodétoman et Odia Souaré) et bien d’autres, tous Kaba jusqu’à ce jour. Voir la liste ci-dessous.
Pour la petite histoire, Mahamoud Kaba dit Fodétoman a épousé en premières noces Fatoumata Tounkara (la fille de Karamo Solomana Tounkara) et en secondes noces Odia Souaré (la fille de Fodé Souaré) originaire du village de Diaba près de Tombouctou. Odia Souaré aura pour enfant Diamon Almany (1er fils), Dia Mamoudou (second fils) et Souaré Fodé (quatrième fils). La première épouse engendrera le troisième garçon de Fodétoman du nom de Tounkara Solomani.
C’est donc le lieu de rappeler que la ville de Kankan a été fondée exclusivement par les Kaba et précisément par les descendants de Mouramany Kaba communément appelés les BANDRA qui sont les seuls selon les pactes et usages établis à devenir chef ou SOTI à Kankan. Les autres Kaba, désignés sous le nom de KANDRA (descendants de Mariamagbè Kaba) et toute autre personne ne peuvent en aucun cas prétendre à ce titre car ils ne sont pas fondateurs de cette ville.
En ce qui concerne les 12 villages de la province historique du Batè (Kankan, Bankalan, Soumankoi, Madina, Batè-nafadji, Karifamoriah, Tassilima, Diankana, Bakonko Cissela, Batè Soïla, Bakonko Koro et Aliamounou), la fonction de Soti, chef des Sèrès, et grand Iman revient aux Kaba selon que le village ait été fondé par les BANDRA ou les KANDRA.
Il appartient aux descendants du marabout Mambi Sano et ses 3 fils (Mamoudou Bomba, Moustapha et Ismaël) venus de Kong (République de Côte d’Ivoire) en 1723 d’introniser le SOTI de Kankan et lui remettre l’allumette appelée FODETOMAN cousue par les Kaloga et qui symbolise son pouvoir sur la cité. L’allumette FODETOMAN sera ouverte une seule fois par le 7è Soti de Kankan, Alpha Kabiné Kaba. Depuis lors, il est formellement interdit à toute personne de l’ouvrir.
Les Kaba et les Condé sont liés par l’amitié exemplaire entre Fodémoudou Kaba et Fodémodou Condé. Ils sont aussi liés à jamais par l’hymen et le sang de Doussou Condé. N’est-il pas coutume aux descendants des 2 amis de jurer au nom de cette mémorable amitié ?
A noter que Mariamagbè Kaba est venue de Diafounou avec Mamadi Condé dont les descendants appelés les Kouniadia Condé continuent de vivre en toute harmonie avec les Kaba à Karifamoriah et bien d’autres contrées.
Son frère Abdouramane Kaba ou Mouramany a quitté Diafounou en 1642 pour Diankana avec Dantouman Condé, Sadi Fakoli Kourouma, Moussa Sy Kéita, …
Les personnes mal intentionnées doivent savoir que les Condé, Kaba, Sylla, Kéita, Kourouma, Diané, Touré, … sont liés depuis Diafounou (République du Mali) avant leur arrivée en Guinée. Ils ont en partage l’Histoire et la Géographie.
Vu la croissance démographique et leurs excellentes relations, les Maninka-Mori et les Peulhs ont fondé la province « Dyamana » du Batè dont Kankan est la métropole. Le Batè est composé de 24 villages dont 12 pour chaque communauté. Ce sont :
Les villages Maninka-Mori : Kankan, Bankalan, Soumankoi, Madina, Batè- nafadji, Karifamoriah, Tassilima, Diankana, Bakonko Cissela, Batè Soila, Bakonko Koro et Aliamounou.
Les villages peulhs : Foussen, Balandou, Wolondou, Dabadou, Kotèro, Sanfina, Kassa, Gbonko, Loba, Djansoumana, Djirilan et Koba.
Il est important de souligner que les Maninka-Mori se sont installés sur la rive gauche du fleuve Milo, alors que les peulhs se partagent la rive droite avec deux autres villages peulhs se trouvant sur la rive gauche. A la demande des Maninka-mori, les éleveurs peulhs ont fondé les villages de Foussein et de Djirilan.
Pourquoi attendre 326 ans, des émissions et quelques millions de francs distribués pour que quelques esprits chagrins se réveillent pour tenter d’installer leur SOTI. Il est vain de pousser les habitants de cette ville les uns contre les autres tant les liens qui les unissent sont forts.
La ville de Kankan appartient à tous ses habitants qui aujourd’hui y vivent quel que soit leur origine. Ils sont tous frères et tous SOTI (maître de cette ville). Les serments et pactes entre les Kaba, les Condé et tous les autres habitants de cette ville ne seront jamais brisés ! Peine perdue.
Kankan attend autre chose que des mesquineries et autres bassesses de nature à effriter le tissu social et troubler sa quiétude. Les priorités de cette ville comme celles de la Guinée sont ailleurs.
Kankan survivra à cette tempête dans un verre d’eau et son Histoire n’en sera en aucun cas être altérée.
différents Sotis de Kankan
1 – Daouda Kaba
2 – Mamoudou Kaba appelé par ses femmes Fodetoman
3 – Diamon Almamy Kaba
4 – Abdouramane Kaba
5 – Sadamoudou Kaba
6 – Diankana-Mamoudou Kaba
7 – Mamafing Kaba
8 – Arafan Kabiné Kaba devenu pendant son exil à Timbo Alpha Kabiné Kaba
9 – Tènenkémady Kaba
10 – Nkoro Mady Kaba
11 – Alpha Mamoudou Kaba
12 – Dielikaba Kaba
13 – Wessou Kaba
14 – Lancineba Kaba
15 – Hama Ibrahima Kaba
16 – Noumkèba Kaba
17 – Souayibou Kaba
18 – Amiata Kaba ou Baragbè Amiata Kaba
19 – Namaramo Diamon Kaba
20 – Karamo Kaba
21 – Solomana Kaba de Kabada
22 – Bentou Sekou Kaba
23 – Sorigbè Kaba de Banakorodala
24 – Laye Kaba de Timbo
25 – Karamo Senkoungbè Kaba
26 – El hadj Ansoumane Kaba
27 – Fanta Mady Kaba de Banankoroda (né en 1934 et décédé le mercredi 13 juillet 2016)
28 – Madyfing Kaba
Kaba Bachir