Transition guinéenne : la touche Mamadi Doumbouya
Le 12 octobre 2021, par un décret du président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, 42 officiers généraux ont été mis à la retraite. Une mise à la retraite qui, comme il fallait s’y attendre, a suscité pas mal de commentaires et d’interprétations dans la cité. Mais ceux qui le connaissent et le pratiquent soutiennent unanimement que celui qui, depuis le 5 septembre, préside aux destinées de la Guinée, est un patriote, un visionnaire et un républicain qui se soucie, au plus haut point, de l’avenir de ce beau pays particulièrement gâté par la nature mais dont les habitants continuent de vivre dans la précarité, après 63 ans d’indépendance.
Il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître qu’aujourd’hui, le valeureux colonel Mamadi Doumbouya fait l’unanimité autour de sa probité, de son ouverture d’esprit et de son leadership pour conduire à bon port le navire de la transition guinéenne, en organisant des élections libres et transparentes, de la base au sommet. Ce qui le fera entrer, à coup sûr, dans l’Histoire, comme le Jerry Rawlings de la Guinée. Et les actes qu’il a posés depuis sa prise du pouvoir en témoignent éloquemment : la libération des détenus politiques, le démantèlement des P.A le long de la route ‘’Le Prince’’, le recueillement sur les tombes des deux premiers présidents de la Guinée indépendante (Sékou Touré, Lansana Conté), la visite du cimetière de Bambéto, la réduction du prix du carburant à la pompe, l’annulation du prélèvement des 5% sur le salaire des fonctionnaires, la tenue des concertations nationales autour de la transition, la réouverture des frontières terrestres avec les pays voisins de la Guinée (Sierra-Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Mali, Guinée-Bissau, Sénégal), la publication de la Charte de la transition, la grâce accordée à près de 300 prisonniers de droit commun.
Mais contrairement à ceux qui veulent le voir précipiter les choses au risque de commettre les erreurs du passé, le nouvel homme fort de Conakry semble préférer aller lentement mais sûrement pour une transition apaisée et inclusive. A noter qu’à ce jour, sous son égide, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a pu doter la Guinée d’une Charte de la Transition, qui prévoit, notamment, un Gouvernement de Transition et un Conseil National de Transition, qui auront la charge de dérouler les différentes missions de la Transition, que sont : la rédaction d’une Nouvelle Constitution ; la refondation de l’Etat ; la lutte contre la corruption ; la réforme du système électoral et la refonte du fichier ; l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes ; et la réconciliation nationale.
L’on ne peut que souhaiter alors plein succès à l’Homme du 5 Septembre sur ce vaste chantier de reconstruction nationale, au triple plan politique, économique et social. A cœur vaillant, rien d’impossible, nous enseigne un adage français.
IBRAHIMA SORY CISSE