Dans son importante adresse à la nation du 31 décembre dernier, le président du CNRD, président de la transition, chef de l’Etat, chef suprême des Armées, le colonel Mamadi Doumbouya, a humblement demandé de donner du temps à son équipe pour mener sereinement les réformes nécessaires à la refondation de l’État guinéen.
Il est inutile de rappeler que la Guinée vient de loin. De son indépendance à ce jour, ce pays pourtant gâté par dame Nature peine sérieusement à se hisser au rang des pays prospères. Le bilan des régimes qui ont eu à se succéder pendant 63 ans est loin d’être reluisant au triple plan politique, économique et social. Les Guinéens, en dépit de l’extraordinaire richesse du sol et du sous-sol de leur pays, continuent de végéter dans une précarité qui ne dit pas son nom. Le tissu social est fortement entamé. Les tueries et autres graves atteintes aux droits de l’homme ne se comptent plus. Sans compter la corruption, l’impunité, le détournement de deniers publics, le népotisme et la division sur des bases irrationnelles qui ont fini de gangréner des pans entiers de la société, avec tous les risques que cela comporte.
C’est après avoir tiré les leçons de ce passé plus ou moins lointain que le valeureux colonel Mamadi Doumbouya, alors commandant du Groupement des Forces Spéciales, a pris ses responsabilités le 5 septembre 2021 pour libérer la Guinée. Il s’est ensuite engagé à refonder l’État, à rassembler les Guinéens de l’intérieur et de la diaspora et à poser les bases solides d’un développement harmonieux et durable du pays. Pour tous les observateurs avertis et objectifs, le CNRD et son président patriote ont besoin de temps pour mener à bien cette noble et exaltante mission dans l’intérêt supérieur de la nation. Ce serait donc contre-productif d’exercer quelque pression que ce soit sur les autorités de la transition dont le patriotisme, la bonne foi, l’humanisme, le leadership et l’esprit d’ouverture ne font l’ombre d’aucun doute. Ce lundi, des partis politiques se sont retrouvés au siège de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo pour mettre en place le CPP (Collectif des Partis Politiques) dans l’espoir de peser certainement dans la balance de la transition. Espérons toutefois qu’ils se garderont, par leurs gestes et propos, d’ouvrir un front contre le CNRD et son président qui ne demandent qu’on leur laisse le temps nécessaire pour réfondre l’Etat, organiser des élections crédibles et remettre tranquillement le pouvoir aux civils.
Ibrahima sory CISSE