L’adultère n’est plus un délit en Corée du Sud. C’est une décision de la Cour constitutionnelle du pays qui a aboli ce jeudi 26 février une loi datant de 1953. Cette loi prévoyait jusqu’à deux ans de prison ferme pour un époux volage. La Corée du Sud était l’un des rares pays non-musulmans à considérer l’infidélité comme un acte criminel. Cette décision est le signe d’une libéralisation progressive des mœurs dans un pays encore très conservateur.Les Sud-Coréens volages n’iront plus en prison, les juges de la Cour constitutionnelle ont décidé d’abolir cette loi controversée par sept voix contre deux. « L’adultère est certes immoral, mais ce n’est pas à l’Etat de s’occuper de la vie privée des individus », a expliqué le président de la Cour.L’un des deux juges hostiles à l’abolition a, quant à lui, dit craindre « un déferlement de débauche ». Mais la première conséquence a été pour le moins inattendue : dès l’annonce du jugement, l’action de Unidus, fabricant coréen de préservatifs, a grimpé de 15%.Depuis 1985, 35 000 Coréens se sont retrouvés derrière les barreaux pour infidélité. Mais avec la libéralisation progressive des mœurs, le nombre de condamnations avait chuté ces dernières années. Un récent sondage a même révélé que quatre Coréens mariés sur dix ont déjà trompé leur femme. De plus en plus de Coréens critiquaient l’hypocrisie de la loi et demandaient son abolition. Après avoir décidé de son maintien à quatre reprises, la Cour constitutionnelle a finalement cédé.