Beaucoup pensaient, naïvement peut-être, que la classe politique guinéenne pouvait enfin s’entendre sur l’essentiel pendant cette transition conduite par le valeureux colonel Mamadi Doumbouya et ses fidèles compagnons du CNRD. Mais au lieu d’une union sacrée, nos leaders politiques étalent plutôt de jour en jour leur division, à la grosse déception des populations dans leur écrasante majorité. A ce jour, l’on compte 4 coalitions qui se sont créées dans des conditions que l’on sait.
Le 18 janvier, des partis politiques (UFR, PADES, Bloc Libéral, MoDel, etc.) se sont retrouvés chez Sidya Touré, le chef de file de l’UFR, pour mettre en place le Forum des Partis Politiques (FPP). Quelques jours plus tôt, c’est le CPP (Collectif des Partis Politiques) qui s’est créé autour de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. Quant au RPG Arc-en-ciel (ancien parti au pouvoir) et à ses alliés, ils semblent pour le moment préoccupés par la situation de leur champion, le Professeur Alpha Condé.
Hier lundi, au siège du PUP il s’est tenu une réunion de l’Union des Partis Politiques (UPP), une nouvelle coalition politique qui regroupe 9 formations légalement constituées (ARENA, PUP, MPDG, RDIG, RGD, GUID, PTS, PGR, RDI). Une coalition politique qui propose l’élargissement du nombre des conseillers nationaux à 114.
Comme on le voit donc, avec un réel pincement au cœur, la classe politique guinéenne peine encore à parler d’une seule voix. Il faut dire que c’est la désignation de Cellou Dalein Diallo comme porte-parole du CPP qui aura littéralement mis le feu aux poudres. Il y a eu des échanges d’amabilités entre acteurs politiques via la presse et les réseaux sociaux. Ce qui devait arriver est enfin arrivé sans crier gare. Ceux qui étaient contre le choix porté sur le président de l’UFDG ou ceux qui ne trouvent pas pertinente la création d’un poste de porte-parole du CPP ont fini par claquer la porte de cette nouvelle structure politique. Comme indiqué plus haut, ces derniers se sont donné rendez-vous chez le doyen Sidya Touré, ancien Premier ministre et président de l’UFR, la 3ème force politique du pays pour lancer à leur tour le FPP. Pour beaucoup, à l’allure où vont les choses, l’on finira par donner raison au défunt Jean Marie Doré qui, sous Conté, avait fait une sortie fracassante dans la presse pour traiter l’opposition guinéenne d’opposition la plus bête d’Afrique.
Depuis le 5 septembre 2021, c’est le CNRD, à sa tête le colonel patriote Mamadi Doumbouya, qui détient les rênes du pouvoir. Ils ont clairement et solennellement promis d’organiser des élections libres et transparentes, de la base au sommet. Ce, après avoir procédé, à travers des réformes courageuses, à la refondation de l’État et de ses institutions. La finalité de toute transition étant l’organisation d’élections politiques pour désigner les dirigeants du pays, la classe politique guinéenne devrait prendre conscience du rôle qu’elle est appelée à jouer en cette phase cruciale de l’histoire de notre pays. Mais hélas, l’image que renvoie cette classe politique est loin d’être reluisante auprès de la population. Ses acteurs ne parviennent jamais à se mettre d’accord sur l’essentiel pour donner plus de chances de réussite à la transition guinéenne dirigée de main de maître par le valeureux colonel Mamadi Doumbouya.
Ibrahima sory CISSE