Maintien des sanctions contre la Guinée: et si la CEDEAO se trompait de cible?
Lors du sommet de la CEDEAO qui s’est tenu hier jeudi 3 février à Accra (Ghana), l’organisation sous-régionale a maintenu ses sanctions contre la Guinée et exige des autorités de la transition un chronogramme clair et une durée raisonnable de la transition. De l’avis de tous les observateurs attentifs et objectifs de la scène sociopolitique guinéenne, les chefs d’Etat de la CEDEAO semblent vraiment se tromper de cible.
Pour rappel, au lendemain de la prise du pouvoir par le colonel Mamadi Doumbouya et ses compagnons du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), les organisations sous-régionales et continentales (CEDEAO, UA) ainsi que certains partenaires bi et multilatéraux se sont empressés de brandir des menaces de sanctions contre la Guinée. La CEDEAO a cru devoir suspendre notre pays de toutes ses instances et a exigé la tenue de nouvelles élections dans six mois. Par la suite, ce sont les Etats-Unis, par la voix de leur président, Joe Biden, qui a annoncé le retrait de la Guinée du programme AGOA qui accorde d’importants avantages commerciaux aux pays africains. Des sanctions et des menaces de sanctions que ne comprennent pas les Guinéens, dans leur immense majorité.
Le colonel patriote Mamadi Doumbouya, dans ses premières déclarations, a clairement pris l’engagement patriotique de conduire une transition apaisée et inclusive pour organiser des élections transparentes et dont les résultats seront acceptés de tous, de la base au sommet (communales, législatives, présidentielle). Et Dieu seul sait que les actes posés à ce jour par l’Homme du 5 septembre sont unanimement salués par les Guinéens de l’intérieur et de la Diaspora.
Pour réussir leur noble mission de rassemblement et de développement, le CNRD et son président ainsi que le gouvernement de transition devraient bénéficier de l’accompagnement, de bout en bout, de la communauté internationale. En décembre, le président de la Commission de l’Union africaine et son homologue de la CEDEAO sont venus à Conakry pour échanger avec les autorités guinéennes sur le processus de transition. Une visite au terme de laquelle les deux diplomates se sont félicités sincèrement des décisions importantes prises par les nouvelles autorités guinéennes dans le cadre de la conduite d’une transition apaisée et inclusive. Ils ont réitéré par la même occasion la disponibilité de leurs organisations respectives à apporter leur appui à la Guinée.
A ce jour, l’on constate, avec bonheur, que tous les organes de la transition sont mis en place. Les 81 membres du CNT ont été nommés par le président de la transition, le colonel patriote Mamadi Doumbouya, dont la bonne foi et le leadership ne sont plus à démontrer. Ces conseillers nationaux sont convoqués demain samedi pour la session inaugurale de leur institution, en présence de hautes personnalités guinéennes et étrangères. En tant que représentants légitimes des forces vives de la nation, il leur reviendra entre autres de se pencher sur la durée de la transition. Et selon les résultats d’une enquête menée récemment par l’institut national d’études et de sondages (IGES), 70% des Guinéens font confiance au colonel-président Mamadi Doumbouya, l’homme qui préside aux destinées de leur pays depuis le 5 septembre.
Au regard de ce qui précède donc, la CEDEAO devrait revoir sa copie et se mettre attentivement à l’écoute des peuples. Ce que les Guinéens attendent de cette organisation, ce sont plutôt des décisions allant dans le sens d’un accompagnement de la transition guinéenne sous le leadership éclairé de l’homme dont l’avènement au pouvoir a donné de l’espoir au peuple de Guinée dans son ensemble. La transition guinéenne est dans de bonnes mains et va dans la bonne direction. Il ne faut se tromper de cible.
Ibrahima sory CISSE