Transition guinéenne: la refondation de l’État, un passage obligé !
Depuis sa prise du pouvoir, le président du CNRD, président de la transition, chef de l’Etat, chef suprême des Armées, le colonel Mamadi Doumbouya, a clairement fait de la refondation de l’État l’une de ses priorités. Une refondation qui, on le sait, ne peut pas se faire dans la précipitation, à la va-vite, au risque de répéter les erreurs du passé.
L’on ne cessera jamais de le rappeler, la Guinée vient de loin. De son indépendance à ce jour, ce pays pourtant gâté par dame Nature peine sérieusement à se hisser au rang des pays prospères. Le bilan des régimes qui ont eu à se succéder pendant 63 ans est loin d’être reluisant au triple plan politique, économique et social. Les Guinéens, en dépit de l’extraordinaire richesse du sol et du sous-sol de leur pays, continuent de végéter dans une précarité qui ne dit pas son nom. Ces dernières années, le tissu social a été fortement entamé. Les tueries et autres graves atteintes aux droits de l’homme ne se comptaient plus. Sans compter la corruption, l’impunité, le détournement de deniers publics, le népotisme et la division sur des bases irrationnelles qui avaient fini de gangréner des pans entiers de la société, avec tous les risques que cela comporte.
C’est après avoir tiré les leçons de ce passé plus ou moins lointain que le valeureux colonel Mamadi Doumbouya, alors commandant du Groupement des Forces Spéciales, a pris ses responsabilités le le 5 septembre 2021 en s’emparant du pouvoir. Il s’est ensuite engagé à refonder l’État, à rassembler les Guinéens de l’intérieur et de la diaspora et à poser les bases solides d’un développement harmonieux et durable du pays. Pour tous les observateurs avertis et objectifs, le CNRD et son président patriote ont donc besoin de temps pour mener à bien cette noble et exaltante mission dans l’intérêt supérieur de la nation. Ce serait donc contre-productif d’exercer quelque pression que ce soit sur les autorités de la transition dont le patriotisme, la bonne foi, l’humanisme, le leadership et l’esprit d’ouverture ne font l’ombre d’aucun doute. Le CNT, l’organe législatif de la transition, est désormais mis en place. En tant que creuset des forces vives de la nation (partis politiques, organisations de la société civile, associations de presse, associations de femmes et de jeunes, syndicats, forces de défense et de sécurité, etc), il lui reviendra de se pencher sur la durée et le chronogramme de la transition.
Espérons vivement que Dr Dansa Kourouma et les 80 autres conseillers nationaux prendront de bonnes décisions dans l’intéret de la nation tout entière. Et ils doivent constamment garder à l’esprit que le CNRD et son président ne demandent qu’on leur laisse le temps nécessaire pour proceder à la refondation de l’Etat, organiser des élections crédibles et remettre tranquillement le pouvoir aux civils.
Ibrahima sory CISSE