A chaque crise, les coulisses irréelles
Des joies, des peines, des malheurs pluriels
Dans l’ère du pathos et du sensationnel
Plus rien n’a de sens, tout devient irrationnel
Après les confinements et le terrorisme
Nous vivons dans l’âge du catastrophisme
Où dormir deviendra un luxe, un loisir
Car il faudra s’engager au combat ou mourir
Au-delà des problèmes immenses des pays
Il est urgent de faire ses injections pour la patrie
De lever le drapeau, mais celui d’une autre nation
Parce qu’ailleurs, c’est toujours pire, quelle question !
La goutte d’essence peut créer une explosion
De plusieurs années de luttes et de revendications
Porter un gilet, manifester, grèves et unions sacrées
Le vase ruisselle de sueur, de larmes et de sang versé
Pendant que la Terre entière est ensorcelée
La ségrégation continue comme si de rien n’était
On se cherche, sans se trouver, dans une autre réalité
On se demande surtout si ce cauchemar va se terminer
Face à soi-même, face à des lendemains déroutants
Au-delà des poules et des coqs chantants
Les cloches vont-elles encore continuer à sonner ?
Y a-t-il une fin définitive à toute cette récré ?
Dans les lignes des articles, les mots sont douloureux
Accusatoires, péremptoires, méprisants et haineux
Les citoyens attendent désespérément que l’on s’occupe d’eux
Mais ils ne sont rien, jeunes comme vieux
Le pire est à venir, dans les slogans chaotiques
Tout changera demain, dans le refrain extatique
Nous gagnerons le combat, dans l’ère apocalyptique
Avec ou sans vous, de toute façon, c’est pratique !
NICOLAS BOUVIER