Guinée: le souvenir douloureux des manifestations de rue
Hier mercredi 18 mai 2022, le G-58 et le RPG Arc-en-ciel et alliés se sont réunis au siège de l’UFR pour se prononcer contre le chronogramme de 36 mois et l’interdiction des manifestations politiques sur la voie publique. Ils ont réitéré leur appel aux autorités de la transition pour un dialogue franc et sincère avec la classe politique. Par la même occasion, ces coalitions politiques ont sonné la mobilisation de leurs militants pour les prochaines manifestations de rue, qu’elles comptent organiser sur toute l’étendue du territoire national, avec tous les risques que cela comporte.
Pour rappel, c’est 13 mai dernier, dans un communiqué lu à la télévision nationale, que le CNRD a dit prendre acte de l’adoption du chronogramme de 36 mois par le Conseil national de la Transition (CNT). Il a par ailleurs annoncé l’interdiction des manifestations politiques sur la voie publique, jusqu’à l’ouverture de la campagne électorale.
Pour tous les observateurs sérieux et attentifs de la scène sociopolitique guinéenne de ces 15 dernières années, c’est une décision courageuse et salutaire que vient de prendre le CNRD. Les Guinéens gardent encore de très mauvais souvenirs des manifestations de rue dans leur pays. Le 28 septembre 2009, sous la transition CNDD du capitaine Moussa Dadis Camara, l’on s’en souvient, une manifestation des forces vives de la nation avait été réprimée dans le sang dans le plus grand stade de Conakry, avec le macabre bilan que l’on sait : plus de 150 morts et des dizaines de femmes violées. Sous le régime du Professeur Alpha Condé, l’on a enregistré beaucoup de morts pendant les manifestations organisées par l’opposition politique et le Font national pour la défense de la Constitution (FNDC). Les victimes se sont comptées aussi bien parmi les manifestants que dans les rangs des forces de défense et de sécurité. Ces victimes et leurs parents ne sont toujours pas rétablis dans leurs droits.
Aujourd’hui, tous les Guinéens patriotes souhaitent ne plus revivre ces genres de violences dans leur pays, qui a plutôt besoin de stabilité et de consensus pour mener à bon port le navire de la transition sous la conduite éclaire du colonel Mamadi Doumbouya.
Les partis politiques et les plateformes de la société civile qui brandissent à présent des menaces de manifestations de rue seraient bien inspirés de se ressaisir et de mettre beaucoup d’eau dans leur vin. Les manifestations de rue sur fond de violence et de destructions de biens publics et privés, les Guinéens n’en ont plus besoin. Ils souhaitent plutôt voir désormais leur pays s’engager résolument et de façon irréversible sur le chemin de la refondation de l’État, de la rectification institutionnelle, de la réconciliation nationale et du développement économique.
Le colonel patriote Mamadi Doumbouya et ses valeureux compagnons du CNRD sont des hommes de parole. Au lendemain de leur prise du pouvoir, ils ont promis de nettoyer la maison Guinée avant d’organiser des élections libres et transparentes, de la base au sommet. Des élections auxquelles ils ne seront pas candidats. Ils devraient donc être soutenus et accompagnés de bonne foi par toutes les forces vives de la nation au lieu de leur prêter à tort des intentions malveillantes dans la conduite de cette transition, que tous les Guinéens patriotes veulent apaisée et inclusive.
Avançons et aimons-nous dans la paix
Ibrahima sory CISSE