Ces 13 dernières années, s’il y a un dossier pour lequel la Guinée s’est attiré les foudres et les critiques acerbes des organisations de défense des droits de l’homme et de la justice internationale (CPI), c’est bien celui relatif au massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là en effet, l’on s’en souvient, une manifestation pacifique des Forces vives de la nation a été réprimée dans le sang dans le plus grand stade de la capitale. Selon l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme, cette répression a fait plus de 150 morts. Sans oublier des dizaines de femmes violées. Pendant toutes ces années, les victimes et leurs proches attendaient que justice soit faite dans cette affaire criminelle. Avec la volonté politique clairement affichée par le président du CNRD, président de la transition, chef de l’État, chef suprême des Armées, le colonel Mamadi Doumbouya, l’espoir est désormais permis. Le rêve d’un procès juste et équitable est en train de réaliser. Il y a quelques semaines, en conseil des ministres, le locataire du palais Mohammed V a donné des instructions claires et fermes pour que le procès du massacre du 28 septembre 2009 se tienne dans les meilleurs délais. Une annonce qui, comme il fallait s’y attendre, a été applaudie des deux mains par les associations de victimes, les organisations de défense des droits de l’homme et l’ensemble de la communauté internationale. Les autorités judiciaires sont en train de mettre les bouchées doubles pour que ce très attendu procès se tienne enfin. Les travaux de construction du bâtiment ad-hoc pour la tenue du procès sont presque finis. Des magistrats choisis par le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ont été formés pour les besoins de cette noble cause.
Le procureur adjoint de la CPI qui a effectué en août dernier une visite de travail à Conakry s’est dit particulièrement impressionné par les préparatifs de ce que d’aucuns appellent déjà le procès du siècle en Guinée. Il aura donc fallu la volonté du colonel-président Mamadi Doumbouya et de son gouvernement pour que l’espoir renaisse chez les victimes du massacre du 28 septembre 2009.