Guinée: Les manifestations de rue, un fonds de commerce pour certains acteurs sociopolitiques
Ce qui crève les yeux aujourd’hui en Guinée, c’est le fait que certains acteurs sociopolitiques, pour des raisons inavouables, aient fait des manifestations de rue un fonds de commerce sans tenir compte de l’intérêt de la majorité de la population. Depuis le régime Conté, les quartiers situés le long de la route Le Prince sont littéralement transformés en théâtre d’affrontements parfois très violents entre forces de l’ordre et jeunes manifestants. À chaque manifestation à l’appel des formations politiques ou des plateformes de la société civile, l’on a toujours enregistré des cas de morts et de blessés. Sans oublier les nombreuses destructions de biens publics et privés. Et la pertinente question que tous les observateurs sérieux se posent aujourd’hui est de savoir à qui profitent réellement ces violences récurrentes avec leur lot de victimes. Si certains, pour des raisons évidentes, sont prompts à pointer un doigt accusateur vers les policiers et les gendarmes déployés sur le terrain dans le cadre du maintien d’ordre, d’autres imputent une part de responsabilité aux organisateurs des manifestations de rue et aux parents. Les partis politiques guinéens refusent de jouer pleinement leur rôle dans l’éducation de leurs militants. Quant aux parents, la plupart d’entre eux ont carrément démissionné et ne maîtrisent plus leurs enfants. Pendant les manifestations organisées ces derniers temps dans le grand Conakry, l’on peut voir des adolescents surexcités et manipulés par des adultes et qui sont prêts à en découdre avec les agents des forces de défense et de sécurité. Et quand ces pauvres enfants se font tuer, dans des circonstances sur lesquelles les avis sont partagés, leurs corps sont aussitôt brandis et utilisés par les organisateurs des manifestations pour essayer de ternir l’image des autorités du pays. Ils préfèrent rester à l’étranger pour lancer des mots d’ordre de manifestations pour faire courir des risques aux enfants d’autrui alors que les femmes et leurs enfants se la coulent douce aux États-Unis Guinée et en Europe.
La Guinée ne saurait être perpétuellement un champ de bataille entre ses propres fils. Il faut cultiver la paix et l’amour du prochain pour développer notre pays qui, malgré l’immense richesse de son sol et de son sous-sol, continue de compter parmi les pays les plus pauvres du monde. Travaillons à la réussite de la transition conduite par le colonel patriote Mamadi Doumbouya. Les manifestations de rue auront pour conséquence directe le glissement du calendrier électoral. À méditer.
Ibrahima sory CISSE