A l’occasion de la #Fetedelamusique, retour sur une datte historique de la musique française : le 22 juin 1985, il y aura 38 ans demain ; KASSAV’ joue pour la 1ere fois au Zenith de Paris. Sans aucune promotion et uniquement par le bouche-à-oreille le groupe a rempli la salle de concert pour un show mémorable. Alors que le groupe rentre d’une première tournée triomphale en Afrique (il rassemble 25 000 personnes à Bouaké, en Côte d’lvoire), la presse hexagonale accorde peu d’importance au groupe et à sa musique, le zouk, fusion qui reprend les rythmes de gwoka, de biguine, de mazouk et de kompa et les mélange au funk, au rock, à la salsa et à la soul – le grand carrefour antillais.
Kassav’ est pourtant bien plus qu’un groupe : son choix de chanter ses paroles en créole est une position politique en faveur de la culture antillaise. Ses musiciens n’hésitent pas à évoquer la mémoire de l’esclavage (Jacob Desvarieux et Georges Decimus dans l’album Gorée, en 1986).
Leur musique inspirera à Miles Davis quelques uns des titres de son album Amandla (1989).
Et surtout, immensément populaires en Afrique, dans les Caraïbes et en Europe, leur musique est une vivante représentation de cet « Atlantique noir » dont parle le sociologue anglais Paul Gilroy. Kassav’ a donné depuis plus de 60 concerts au Zénith de Paris, a rempli le stade de France, a joué devant près de 250 000 personnes sur la pelouse de Reuilly lors d’une Fête de la Musique. Grâce à
eux, le zouk n’est pas seulement entré dans le patrimoine musical français. Il est entré dans l’histoire.
La rédaction