BALLA SAMOURA : LA LOI, C’EST LE CNRD
En décembre 2021, Balla Samoura avait déclaré publiquement : « nous sommes en période d’exception, on respecte la loi quand on veut et on la viole quand on veut ». Tout ceci, en violation systématique de la Charte de la transition en son article 8, adoptée unilatéralement par la nébuleuse CNRD.
Ce week-end, nous avons appris avec révolte le kidnapping de Monsieur Fodé Moussa Mara communément appelé « EL SISSI », militant du RPG, dans la soirée du samedi 18 novembre 2023, lorsqu’il était sur le chemin de retour à la maison par les hommes encagoulés relevant de Balla Samoura. Cette autre arrestation extrajudiciaire est la preuve éloquente de la volonté des tenants du pouvoir par effraction en Guinée, de museler toutes les voix dissonantes.
Quelle aberration ! Et quelle insulte à la conscience collective des démocrates guinéens !
De quelle refondation et rectification parle-t-on dans un pays où des citoyens sont illégalement kidnappés sous les ordres du satrape de Conakry, et humiliés.
Il est surprenant qu’un tel personnage puisse être à la tête d’un service aussi prestigieux que la Gendarmerie Nationale. Il faut noter d’ailleurs que depuis l’arrivée de ce personnage au Haut Commandement avec la création de la DCIJGN, le respect des droits de l’Homme n’est plus la préoccupation majeure de ses hommes. Ce qui n’est pas étonnant car tout service, toute institution est à l’image de son premier responsable. Balla Samoura a toujours usé de méthodes très peu scrupuleuses, en témoigne le rôle cynique qu’il a joué lors de la répression et des arrestations dans les dossiers des militants pro démocratie de 2010 à 2021.
Le principe de l’égalité des citoyens devant la loi est l’un des piliers de l’État de droit. Mais en Guinée, tous les citoyens ne sont pas égaux. Il y en a qui sont « plus égaux que d’autres ». Selon qu’on est soutien à la junte, membre de la Société civile ou membre d’un parti politique de l’opposition, l’on est traité différemment devant la loi.
Non, non et non, il existe plutôt une injustice flagrante au service du despote Mamadi Doumbouya et ses sbires, qui n’hésitent pas à kidnapper et à emprisonner sans procès.
Cette injustice au service d’un dictateur se confirme par les nombreux rapports accablants issus des enquêtes indépendantes menées par des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme, ainsi que les dénonciations faites par le FNDC sur l’utilisation des forces de défense et de sécurité comme moyen de répression des citoyens opposés à la volonté manifeste de confiscation du pouvoir par la junte.
SÉKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC