Enseignement en Guinée : rattraper l’avancée du monde !
Quand on évoque l’institutionnalisation d’une ou des langues nationales : problème, parce que chacun veut que ça soit sa langue qui passe en première position.
Enseigner le russe : problème, on a peur des foudres de Paris !
Pourtant, au Mali voisin, les langues russe et allemande sont enseignées au lycée au même titre que l’anglais. Et si je ne m’abuse, le mandarin aussi.
Sachons pourtant que la pratique de plusieurs langues a le potentiel de briser les barrières de la communication et de nous permettre de comprendre autrui de manière plus personnelle.
Cela élargit le champ de la pensée et l’ouverture aux autres, au monde devenu multipolaire. Apprendre la langue de l’autre amplifie nos horizons linguistiques et cognitifs.
Comme l’a si bien dit le philosophe Wittgenstein : “Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde ».
Il n’y a vraiment pas match (diraient les Ivoiriens) entre un polyglotte et un monoglotte.
Les autorités ne doivent-elles pas alors appliquer « le fait de prince », c’est-à-dire faire ce qui paraît important. Il ne faut pas écouter les gens jusqu’à la fin de leur blablabla. Sinon, pas d’avancement.
En dehors de leurs occupations habituelles, c’est une autre préoccupation qui devrait retenir l’attention des trois départements ministériels en charge de l’éducation en Guinée. Ou mettre ce point au centre des préoccupations majeures des états généraux de l’éducation qui deviennent de plus en plus pressants. Il faut se préparer à rattraper le monde qui est déjà en avance !
Par Abdoulaye SANKARA