Monsieur Dadis Camara n’est jamais sorti de la politique. Il en a été sorti et aujourd’hui que son geôlier est sous d’autres cieux, si la France et Alpha Condé ne l’en empêchent pas, il sera libre de rejoindre son pays pour qu’enfin un jour, par sa bouche, une autre vérité que celle toujours servie, fasse le jour.
Seules les montagnes ne se rencontrent pas a-t-on coutume de dire. Deux Montagnes se sont rencontrées et nous espérons que la Guinée se réconciliera avec elle-même, et que tous les Guinéens soient des frères.
Dadis Camara réclame justice pour lui et pour tous ceux qui ont souffert d’une situation qui jusqu’à nos jours, n’a pas encore livré tous ses secrets.
On ne peut être plus royaliste que le roi et le bon sens nous souffle de suivre la direction du vent. A terre donc toutes nos idées partisanes et suivons l’intrépide marche du futur.
Mais gardons en mémoire que pour ce dossier pour lequel une impunité totale a couru dans un silence bruyant des communautés nationales et internationales, à qui a profité le crime ?
Depuis 17 ans, le pouvoir en place que côtoient dans ses hautes sphères, le principal commanditaire les exécutants et les fossoyeurs, ne peut indexer même timidement, un coupable ?
C’est dans nos âme et chair que des glaives assassines ont marqué un désir de justice plus que de vengeance et, nos cris pour que plus jamais cela ne se fit sortirent de nos poitrines pour rejoindre tous ceux qui comme nous, réclament la fin de l’impunité.
17 ans et en vain. A qui donc a profité le crime ; cet odieux crime à ciel ouvert, face à l’humanité ? A un moment fatidique de l’histoire de notre pays, nous nous sommes retrouvés au mauvais carrefour, au mauvais moment.
Nous en avons subi les conséquences et en avons payé le prix cher, le prix de la chair et du sang.
L’histoire devra – t- elle nous attendre pour que nous pansions nos plaies, ou nous appelle-t-elle à un nouveau sacrifice pour l’approfondissement de notre démocratie dans notre si cher pays ?
Cette nationale haine à répétition ne nous a – t- elle pas mis au petit coin dans le concert des nations ? Quand le monde est à l’ère des grands ensembles, nous évoluons vers le tribalisme d’ETAT !
Le train de l’’histoire vient d’engranger une nouvelle marche et nous ne voulons pas ne pas y en être. Nous ne voulons pas aussi y en être tous seuls.
C’est pourquoi, nous appelons tous les héros du 28 septembre à se joindre à nous dans ce train mis en route par Messieurs Dadis Camara et Cellou Dalin.
Ce train, est celui de l’espoir. Celui d’une Guinée à tout jamais pacifiée avec son histoire, réconciliée avec son présent et unifiée dans son devenir. Ce train est celui de la Guinée nouvelle, tant attendue par la communauté internationale et pourtant longtemps absente.
Ce train, est celui des mains solidaires ni peule, ni malinké, ni soussou, ni Guerzé, ni Kissi, des mains simplement et rien d’autres enfin, rien que des mains guinéennes.
Ce train ne saurait être un train amnésique, un train de mortels oublis. Rien, rien ne sera enfouis dans les lambes de l’oubli de notre cerveau. Notre passé restera ouvert dans notre rétroviseur pour renforcer nos institutions dans une république démocratique où le respect des droits de l’homme, l’égalité de tous les citoyens devant la loi sonneront le glas de l’impunité.
Nous ne suivons donc pas cette alliance politique Cellou-Dadis pour nous retrouver coincés dans un combat régional Haute Guinée contre alliance Fouta Forêt !
De toutes nos forces, nous combattrons une telle alliance si jamais cela était le vœu secret des initiateurs. Cette alliance est pour nous le creuset du renouveau patriotique guinéen où l’ethnie n’a plus place.
Que Dieu nous entende et nous donne la force d’atteindre une Guinée enfin unifiée et libérée de ses démons destructeurs, condition sine qua none pour une Guinée forte et sur les rampes du développement.
Pardonnons mais n’oublions pas !
Vive toutes les victimes de tous les temps de la Guinée,
Vive la Guinée.
El Hadj Hamidou Diallo
Dakar-Sénégal