N’eussent été les errements d’une opposition en pleines vapes, et ne sachant plus à quel vent se laisser balancer, le RPG-Arc-en-ciel, le parti au pouvoir n’aurait pas eu une partie facile, loin s’en faut, à la présidentielle à venir, en octobre, où il devrait faire réélire son champion, le sortant Alpha Condé, sans coup férir.
A moins de trois mois de cette échéance cruciale, le parti ressemble bien, à s’y méprendre, à une véritable tour de Babel, avec plusieurs centres directionnels et acteurs donnant l’impression chacun de jouer sur la même scène, dans la même pièce, alors qu’ils tirent chacun la couverture sur soi.
Les centres directionnels, ce sont entre autres :
-Un pool politique tapis sous les lambris dorés du palais Sékoutoureya. Il est mené par Dr Diané, et comprendrait le très influent Ballo, l’argentier de la présidence, Bill Gates, et des ministres…
-Le nouveau commandement des opérations, qui sera mené par Saran Mady Touré ;
-L’ancienne coordination de Hadja Nantou Chérif, déchue de ses pouvoirs, sans que cela ne lui soit signifié. Hadja Nantou continue d’agir, ses prérogatives rognées, comme celle qui mène la barque.
-Le commandement aux négociations politiques, mené par le député Amadou Damaro Camara, non moins président du groupe parlementaire de la majorité au parlement. Sa voix porte, son influence grandit au sein du parti.
-Il y aussi l’allié Ibrahima Kassory Fofana, qui commence à peine à montrer le nez. Son poids dans la balance pourrait devenir plus important dans les semaines à venir, s’il venait à accepter d’être le directeur de campagne du candidat Alpha Condé, à la présidentielle d’octobre. La proposition lui a déjà été faite par le grand boss.
-A ne pas oublier, l’indépendant Malick Sankhon, en qui le président Condé, a une grande confiance. C’est à lui que revient la délicate mission de faire reconquérir la capitale Conakry, au parti au pouvoir, après la tuile subie en 2013, aux législatives.
Au milieu de ce capharnaüm, se perd tout le menu fretin, composé de ministres et directeurs non alignés pour l’instant et qui cherchent une meilleure attache.
Mais l’inquiétude, c’est comment dans ce méli-mélo, les structures du parti, pourront être redynamisées et suffisamment outillées, pour qu’elles puissent jouer tout leur rôle dans la bataille d’octobre 2015.
Malheureusement, cette préoccupation passe au second plan, face à l’enjeu du moment. Le pactole de la campagne !
Chacun veut à défaut de le gérer, s’en offrir une part belle !
Aboubakri