La présidente du Parti Guinéen pour le Progrès et le Développement (PGPD) se dit indignée après la fixation il y a environ deux semaines par la CENI de la caution à 800 millions de francs guinéens. C’est au cours d’une conférence de presse qu’elle a tenu ce mardi 18 août à Coléyah qu’elle l’a fait savoir.
Madame Yansané Bintou Touré dénonce les violations de la constitution qui, à l’en croire défend avec insistance la liberté à tout Guinéen de s’exprimer. « Notre constitution réaffirme son adhésion à toutes les conventions que la Guinée a signées: la liberté de s’associer, la liberté de s’exprimer. On bloque des gens qui peuvent être éventuellement des bons candidats. 800 millions c’est quand même de la folie », critique la patronne du PGPD visiblement très remontée contre l’institution électorale qu’elle considère aussi politisée comme les autres.
Selon elle, la caution vient en dernière position face aux autres critères d’éligibilité. Plutôt poursuit-elle, il met en avant la citoyenneté, l’âge de 35 ans pour être candidat, la jouissance du droit civique du candidat, etc. Bref elle fustige une liberté qui est « aujourd’hui réduite ». « C’est un recul de la démocratie », insiste la jeune politicienne qui garantit une alternance cette année si elle est candidate. C’est pour cela, elle lance un appel aux richissimes, mécènes et autres institutions qui défendent la promotion féminine de l’accompagner pour récolter la somme « faramineuse ». « Les 800 millions versés, j’irai au deuxième tour », réaffirme-t-elle devant la presse.
Par ailleurs, elle indique que dans l’histoire de la Guinée aucune grande formation politique n’a remporté un scrutin sans l’apport des petits partis. « Nous avons le même agrément, la différence, c’est le détournement, certains peuvent détourner le denier public », souligne-t-elle.
Les opposants au régime du Président Alpha Condé dénoncent le fichier électoral qu’ils soupçonnent d’avoir gonflé le nombre d’électeurs dans les zones qui lui sont favorables. Une partie de l’opposition menace de reprendre les manifestations pour exiger des élections libres et transparentes. Mais Madame Yansané Bintou Touré résume cette situation politique en un statu quo qui n’a pas évolué depuis 2006-2007. C’est pour cela, elle invite la mouvance présidentielle et l’opposition à se retrouver à la table de négociation pour trouver un accord de sortie de crise.
Mamadou Pathé Barry