Le match est-il définivement plié en défaveur de l’opposition? A Dakar récemment, le chef de file de l’opposition guinéenne n’a pas raté le président guinéen Alpha Conté. C’était le 14 août dernier. Dans une longue interview (46 mn) sur 2stv, Cellou Dalein Diallo a prévenu que la Guinée est au bord de l’implosion à cause, dit-il, de « la politique identitaire » concoctée par le chef de l’Etat. Comme à l’accoutumée, Dalein a craché sur le bilan de l’actuel président et se dit pas opposé à un report de la présidentielle prévue le 11 octobre prochain.
« Alpha Condé veut utiliser les législatives pour montrer que sa victoire entre guillemets à l’élection présidentielle n’est pas fabriquée. Malheureusement, il ne le peut pas. Surtout que même tous ceux qui l’ont soutenu à la présidentielle l’ont quitté et ils sont tous convaincus qu’il ne peut pas faire l’affaire du pays. Alpha donne des instructions aux forces de l’ordre et à la justice », a dit M. Diallo, cité par Koaci..
Pour lui, écrit notre confrère de Koaci, il fallait aller au dialogue pour ne pas fragiliser les institutions de la République. « Tout refus de rencontrer ou de dialoguer officiellement avec Conté a contribué à présenter l’ancien président guinéen comme un des plus dictateurs et archaïques du continent, alors qu’en réalité, Conté était certes un dictateur mais c’est son sens du dialogue qui a permis à son régime fragile de tenir longtemps: tous les acquis démocratiques de son temps (multipartisme, CENI etc.) ont été des fruits de dialogue et de consensus. Le retard de la Guinée qu’on reprochait à Lansana Conté était relatif à l’évolution des pays voisins comme le Mali et le Sénégal à l’époque. Par rapport au régime de Sékou, on avait enregistré des avancées remarquables dans tous les domaines. Bien que nous ayons aujourd’hui une constitution qui a renforcé et institutionnalisé ces acquis démocratiques. Alpha a tout démantelé ramenant la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée », regrette-t-il.