La protéine hepcidine était connue pour réguler le taux de fer dans le sang, mais elle pourrait également protéger contre des formes sévères d’infections urinaires, selon des chercheurs de l’Inserm.
Des souris, modifiées pour ne plus secréter d’hepcidine, étaient atteintes par des formes plus graves d’infections urinaires au niveau des reins, selon les conclusions d’une étude menée par l’Inserm et l’Université Paris Diderot. Les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans le journal de la société américaine de néphrologie, sont partis à la recherche des mécanismes impliqués dans la sécrétion d’hepcidine. Si on savait que cette protéine était synthétisée par le foie, les chercheurs ont également observé qu’elle était sécrétée par le rein.
Chez les souris modifiée, sans hepcidine donc, l’équipe française a observé une « augmentation considérable de la charge bactérienne de l’infection rénale« . Sans cette protéine, le fonctionnement urinaire des souris était totalement chamboulé : baisse de la réponse inflammatoire ou acidité de l’urine modifiée par exemple.
Un rôle antibactérien ?
L’hepcidine aurait également une action inhibitrice sur la croissance et la reproduction des bactéries, indispensable pour traiter l’infection urinaire. Autre avantage : en abaissant le taux de fer dans le sang, l’hepcidine rendrait le corps humain plus hostile pour les bactéries. Cette action antibactérienne de l’hepcidine a été mise en lumière pour la première fois au début des années 2000. En effet, des chercheurs avaient à l’époque observé que des malades souffrant d’hémochromatose, une maladie caractérisée par une carence en hepcidine, étaient plus sujets aux infections.
Si les modes d’actions précis de l’hepcidine restent à éclaircir, selon les chercheurs, elles pourraient se présenter comme un bon complément aux traitements antibiotiques et éviter ainsi les résistances bactériennes.