La situation ce lundi soir à Ouagadougou est à son paroxysme : la ville est encerclée par plusieurs détachements venus de Dédougou, Bobo Dioulasso, Kaya et Fada N’Gourma. Les chefs de corps des Forces armées nationales ont demandé aux membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) de « déposer les armes ». Les putschistes sont positionnés dans leur camp derrière le palais présidentiel de Kosyam.
Selon nos informations, les hommes du général Diendéré sont positionnés aux entrées de la ville, à quelques kilomètres des positions des loyalistes.
Dans la soirée, le général Gilbert Dienderé est allé rendre visite au Moro Naba, chef coutumier des Mossis, où des centaines de personnes s’étaient rassemblées, pour crier leur hostilité à la junte. Finalement, le général Diendéré a pu quitter discrètement les lieux, pour rentrer au camp.
Peu avant cette visite, dans un communiqué, le général Gilbert Diendéré annonce qu’il accepte de libérer le Premier ministre du gouvernement de transition, Isaac Zida, « en signe d’apaisement ». Le général dit aussi vouloir respecter l’accord de sortie de crise controversé de la médiation régionale qui prévoit le retour à la tête du pays du régime renversé le 17 septembre. Nous « confirmons notre engagement à remettre le pouvoir aux autorités civiles de la transition à l’issue de l’accord définitif de sortie de crise sous l’égide de la Cédéao », affirme-t-il dans une déclaration diffusée par la télévision nationale, sans faire aucune référence à l’avancée des unités militaires sur la capitale et qui exigent son départ. Nous « nous engageons à oeuvrer pour la cohésion de l’armée et nous présentons toutes nos excuses à la Nation, à la communauté internationale », a ajouté le général Diendéré.
(avec RFI) |