A l’occasion de la Journée internationale de la paix, le ministre guinéen des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Kalifa Gassama Diaby, a tenu un discours que voici.
Chers compatriotes, Le 21 septembre est consacré par les Nations Unies comme la Journée internationale de Paix.
Cette année le thème est » partenariat pour la paix- dignité pour tous »
Autrement dit, de la nécessité de créer, de garder et de consolider une dynamique inclusive, participative et consensuelle pour la paix.
Le thème de cette année rappelle aussi, si besoin en était, le lien indissociable entre la paix et le désir légitime de dignité pour tout être humain. Signalant en creux le fait qu’aucune situation de violence n’a garanti la dignité pour tous.
Chers compatriotes
La célébration de la journée de la paix est une façon de nous rappeler l’importance de la Paix, l’exigence de paix pour l’humanité et le devoir des peuples ainsi que des gouvernants à œuvrer substantiellement et méthodiquement pour la paix.
Cette année, cette journée coïncide avec la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. Et cela nous engage à œuvrer un peu plus pour l’idéal de paix et sa consolidation quotidienne et permanente.
C’est pourquoi, je profite de cette journée, au nom du Gouvernement de la République pour lancer, solennellement, et fermement, à tous et à chacun un appel à l’esprit de paix et de non-violence.
– Tout d’abord, mon appel va à l’endroit de l’Etat, en tant qu’ incarnation de la puissance publique, pour l’exhorter à continuer d’œuvrer pour la paix, et à lutter contre la violence, sous toutes ses formes, contre les violations des droits de l’homme sous toutes ses formes, contre l’injustice, mais aussi contre le désordre, contre l’incivisme. A appliquer et à faire appliquer la loi dans toute sa rigueur.
– Ensuite, je lance un appel pressant et solennel au peuple de Guinée, dans son unité et sa diversité, pour la préservation et la consolidation de la paix, en renonçant à toutes formes de violence, de haine, particulièrement en cette période de campagne.
– Aux partis politiques, à leurs responsables et aux militants, j’exhorte solennellement et fermement à la responsabilité pour la préservation de la paix, au respect de la loi, au respect des institutions. Je leurs exhorte à l’esprit d’engagement pour la non-violence. J’en appelle à leur devoir moral d’épargner à notre pays, à notre peuple, les affres, les souffrances, les douleurs et les tristesses de la violence, de la haine et de l’injustice. Cela aussi bien dans les mots, dans les actes, que dans les comportements.
– Je lance un appel à l’ensemble de la société civile, tous ces fils et filles de la Guinée qui donnent de leur temps, de leurs énergies et même de leurs âmes pour la paix, contre la violence et pour la démocratie dans notre chère patrie.
Je leur engage à persévérer davantage pour la consolidation de la culture de la paix dans notre pays.
– Aux médias, j’en appelle à la responsabilité, au professionnalisme à l’engagement pour la paix, contre la violence, la haine sous toutes ses formes.
– A la communauté internationale, à nos partenaires et amis bi et multilatéraux, je sollicite leur soutien, leur accompagnement pour aider notre à rester dans sa dynamique de démocratisation qui reste, bien entendu un processus de transformation sociale et culturelle, et par conséquent fragile, complexe et de longue haleine.
La paix, sa préservation et sa consolidation sont des impératifs moraux pour chaque citoyen guinéen, pour chaque responsable public et politique.
Elle reste un bien précieux, parce que son souci doit résister à tous les prétextes de sa destruction.
Cette exigence de paix, en cette période électorale, n’est pas exclusivement celle des partis politiques ou de leurs militants, elle est aussi fondamentalement celle de l’ensemble du peuple.
Nous ne pouvons, et nous ne devons renoncer à notre besoin vital et moral de paix, sous prétexte que les partis politiques ou leurs militants n’en ont décidé autrement.
Notre responsabilité à tous est engagée.
La responsabilité de ceux et celles qui posent des actes contre la paix mettant ainsi en péril notre fragile équilibre social, sera totale devant l’histoire et aucun prétexte ne saurait justifier ce choix du chaos, de la douleur sociale, de la tristesse humaine et des peines individuelles.
La responsabilité de ceux et celles qui de par leur passivité, leur immobilisme et leur démission morale, sera elle aussi entière devant l’histoire.
Les Guinéens, comme tous les autres peuples, veulent la paix. Car celle-ci est le préalable absolu pour la réalisation de tous leurs désirs légitimes de droits, de libertés, de justice et de prospérité.
Ce jour de célébration internationale de la paix, est aussi l’occasion pour chaque guinéen et guinéenne de se demander ce qu’il fait ou ne fait pas, en tant que citoyen, donc investit de devoir civique, pour la paix, la justice, la fraternité et la solidarité dans son pays.
En cette période électorale, et pour le souci de préserver notre peuple du désordre, de la violence, et des douleurs infinies, les responsables politiques, les militants, les citoyens, doivent renoncer à tout ce qui conduit à la haine, à la violence et à la fragilisation de notre tissu social déjà éprouvé par nos inconséquences collectives et individuelles.
Il faut renoncer à toutes formes de provocation, renoncer aux langages et propos qui incitent à la haine ou la violence, renoncer aux actes qui blessent, qui frustrent ou qui humilient, renoncer aux comportement violents.
Chers compatriotes,
Ce qui n’a pas été possible en temps de paix, ne le sera pas en temps de violence.
Ce que la fraternité républicaine n’a pas pu résoudre, la haine ne le pourra point.
Ce que le dialogue ne règle pas, la violence ne le pourra pas.
Nous avons ensemble ce défi à relever
Chers compatriotes,
Ensemble, agissons pour la paix patiemment
Ensemble travaillons pour la fraternité en cultivant l’amour et la tolérance entre nous
Ensemble, construisons patiemment, une Guinée démocratique, juste et libre, dans l’intérêt de tous les guinéens.
Car, la violence n’amène que plus d’injustices, de tristesses dans les familles, de douleurs dans la société et de destruction dans le pays.
Cher Compatriotes,
Disons-le clairement, les Guinéens ont droit à la paix, les Guinéens veulent la paix, les Guinéens attendent la Paix.
Personne n’a le droit de leur priver de cette paix.
Il est possible de se battre pour la liberté, pour la justice, pour la démocratie et la prospérité, sans violence, et sans mettre en péril la paix.
J’invite tous les Guinéens, quel que soit leur appartenance politique, sociale, identitaires, à s’ériger en sentinelle de la paix, contre les prophètes du chaos, les messagers de la violence et de la haine.
Ceci est un devoir moral, ceci est un devoir civique.
Vive la Paix
Vive la Guinée
Vive la Démocratie
Je vous remercie
Kalifa Gassama Diaby
Ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques