En exil forcé à Paris depuis l’attaque perpétrée contre le domicile du Chef de l’Etat à Kipé, Bah Oury, suit à distance la situation politique de son pays.
Invité d’une émission de la Radio Foutah Djallon internationale, le numéro 2 de l’UFDG n’est pas tendre avec le président Cellou Dalein Diallo, arrivé 2ème du scrutin présidentiel du 11 octobre, mais qui a déjà fait savoir qu’il ne reconnaitre pas les résultats et qu’il ne déposera pas de recours à la Cour Constitutionnelle.
Alors que la présidentielle est terminée, Bah Oury cherche à se repositionner et se démarque de Cellou Dalein Diallo, qui pourtant, a eu un parcours politique exemplaire depuis qu’il a hérité de cette formation politique du Feu Bah Mamadou.
Dans cet entretien, Bah Oury ne cache son intention et ouvre un front à Cellou Dalein Diallo devenu Chef de file de l’opposition guinéenne :
« El hadj Cellou est le président de l’UFDG depuis novembre 2007, il a participé à l’élection présidentielle de 2010, puis aux élections législatives de 2013 et enfin la présidentielle de 2015. On doit comprendre que demain d’autres aussi veulent être candidats. Çà c’est tout à fait légitime. Il faut que cela soit clair pour tous. Après tout ça, il faut faire un bilan pour voir qui peut le faire efficacement » a déclaré le numéro 2 de l’UFDG.
D’un côté, Bah Oury dément une éventuelle négociation secrète avec le président Alpha Condé pour revenir au pays, à l’image de Diallo Sadakaadji, à travers Chantale Colle, de l’autre côté, il exprime des intentions et cherche à remettre tout sur Cellou après le coup K.O, qui était pourtant annoncé avant la présidentielle :
« Beaucoup de choses se sont passées, mais notre responsabilité en tant que dirigeant, c’est de préserver le sacrifice des autres. Je n’accepterai pas qu’une seule personne gâche le travail de tous depuis très longtemps. L’UFDG va gagner. Vous savez pourquoi, »on dit j’avais tout mais Alpha est devenu président », vous savez quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. Demandons à Dieu de nous aider, travaillons seulement. » a-t-il conseillé.
Et Bah Oury de poursuivre : « Si tu es avec des gens qui ne veulent que ta mort, vous savez que ça fait mal. Mais ce n’est pas grave, beaucoup sont passés par là. Je félicite les nôtres. Nous allons gagner, ne soyez pas tristes, nos échecs d’aujourd’hui, doivent nous servir. »
Ancien ministre de la Réconciliation nationale, Bah Oury, a été condamné par contumace par la justice guinéenne, dans l’affaire du 19 juillet qui visait le domicile privé du président Alpha Condé à Kipé et conserve toujours son poste de 1er Vice-président de l’UFDG, la principale formation politique de l’opposition guinéenne dirigée par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo.