Le professeur Alpha Condé a été élu dès le premier tour de la présidentielle avec un pourcentage confortable et un taux de participation jamais égalé dans le pays. Pour plusieurs personnes, les élections sont déjà loin derrière nous. L’heure est aux analyses pour mettre en place un gouvernement de compétents et non de récompenses. Le Guinéen voudrait des ministres qui, à l’image d’un Albert Damantang Camara, Cheick Sakho, assurent et rassurent. Par contre des ministres amateurs ne rassurent évidemment pas. Ce n’est pas être contre quelqu’un, c’est de permettre au président Condé de tenir et finir un bon mandat. Il est également des ministres qui, par la force des choses sont devenus has-been. Il ne s’agit pas de fidélité, puisque tout le monde a mouillé le maillot pour sa réélection lors de la dernière présidentielle, mais tout simplement de compétence. La Guinée a besoin aujourd’hui de cadres jeunes, compétents avec des initiatives. Et on en trouve à profusion. L’avènement de certains jeunes notamment à la Présidence a prouvé que »nos jeunes ont du talent » et des initiatives évoluant dans la synergie de la modernité. Les Guinéens attendent donc du professeur Alpha Condé un gouvernement qui sera le reflet de leurs aspirations profondes. Il faut faire appel dans le nouveau gouvernement à des gens qui sont désintéressés et motivés pour travailler pleinement pour le pays.
Le Guinéen a besoin d’une équipe gouvernementale qui va rompre avec la thèse de certains politiques et analystes pour lesquels les gouvernements en Guinée sont des conglomérats de politiciens de première ligne dont les nominations ne sont ni plus ni moins que des récompenses ou des redistributions de strapontins entre camarades de lutte politique si ce ne sont des courtisans. La composition d’un gouvernement, on le sait, ne pourra jamais avoir l’assentiment de tous les citoyens mais il ne faut pas se murer dans un carcan qui annihile toute volonté de changement, de recherche de l’efficacité. C’est pourquoi il faut s’ouvrir à tous les milieux du corps social pour la chasse aux compétences et faire en sorte que le militantisme politique ne soit pas le seul critère qui déterminera les choix. La même logique voudrait que l’on comprenne que ce n’est pas que les partants aient échoué dans leurs missions, mais que le climat sociopolitique commande un véritable signal.
Abdoulaye Sangaré