Rompant avec la langue de bois occidentale, Poutine change les règles du jeu politique, dans un discours controversé et pourtant peu médiatisé
Le président russe Vladimir Poutine a conclu les travaux de la 11ème session du Club de Valdaï qui s’est déroulée à Sotchi. La session a été consacrée à l’ordre mondial, nouvelles règles ou pas de règles. Les médias occidentaux ont ainsi ignoré quand ils n’ont pas déformé le discours de Poutine. Pour Dmitry ORLOV, de l’Oriental review « quoi que vous pensiez de Poutine, c’est probablement le discours politique le plus important depuis celui de Churchill, intitulé Rideau de fer, du 5 mars 1946. »
Dans un discours franc et puissant, Poutine a brutalement brisé le tabou occidental « en adressant ses propos directement au peuple, et dépassant ainsi les clans élitistes et les leaders politiques », ajoute l’Oriental review.
Poutine change ainsi les règles du jeu politique et il ne s’en cache pas. Alors que « les politiciens prononçaient des discours publiques dans le but de sauvegarder la fiction agréable de la souveraineté nationale, mais ce n’était que de l’esbroufe et cela n’avait rien à voir avec la vraie nature de la politique internationale ; en sous-main, ils étaient engagés dans des négociations secrètes dans les antichambres, et c’est là que les vrais accords étaient forgés. » ajoute la même source qui explique que « Poutine avait tenté de jouer ce jeu, croyant que la Russie serait traitée comme une égale. Ces espoirs ont toutefois été annihilés et, à cette conférence, il a déclaré que la partie était finie ».
Poutine a clairement indiqué que la Russie ne jouera plus et ne prendra plus part à des négociations d’antichambre qui, de surcroît, sont vaines. La Russie ne refusera pas, par ailleurs, d’engager un dialogue ou de s’engager dans des accords sérieux s’ils mènent à la sécurité collective et reposent sur l’égalité et la justice.
Le président russe n’a pas manqué, toutefois, de pointer du doigt les Etats-Unis, les accusant d’être responsables de l’anéantissement de tous les systèmes mondiaux de sécurité collective. Mais le plus ahurissant est l’accusation directe qu’il a lancée à Washington, concernant le financement des rebelles syriens et des jihadistes de l’organisation de l’Etat Islamique. Pour Poutine, les Etats-Unis d’Amérique sont responsables de l’instabilité du monde.
Alors que la Russie ne tient pas à ce que le désordre et l’insécurité se répandent. Pour Poutine, les Russes ne veulent pas la guerre et ne prévoient pas d’en déclencher une. Quoique la Russie croit, de plus en plus, que l’éclatement d’une nouvelle guerre mondiale serait inévitable dans la conjoncture mondiale actuelle. La Russie y est donc préparée et continuera de s’y préparer.
Dmitry Orlov, résume ainsi le discours de Poutine « fini de jouer. Allez, les enfants, rangez vos jouets. L’heure est venue pour les adultes de prendre des décisions. La Russie est prête. Qu’en est-il du monde ? »