Bah Oury a annoncé son intention de revenir à Conakry le 24 janvier prochain. Il sera le bienvenu, selon Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG du samedi 16 janvier, Cellou Dalein Diallo a adressé un message ferme à son vice-président, Bah Oury, en exil en France depuis près de cinq ans.
Devant ses militants, le président de l’UFDG a accusé le président Alpha Condé d’avoir ‘’multiplié des démarches de déstabilisation’’ de son parti. Sa rencontre à Paris avec le vice-président de l’UFDG s’inscrirait dans cette logique.
«Nul d’entre nous ne connait le contenu des entretiens qu’il a eus avec notre vice-président, Bah Oury. Mais la presse rapporte qu’il lui a donné de l’argent afin qu’il rentre déstabiliser l’UFDG», a-t-il affirmé, avant de prévenir son vice-président : «J’espère que ce n’est pas le cas. Si c’est le cas, nous n’accepterons pas. Je sais que beaucoup d’entre vous sont inquiets, malgré votre détermination. Bah Oury sera le bienvenu, s’il vient continuer le combat qu’on s’est assignés. Mais s’il se laisse manipuler par Alpha Condé, l’UFDG n’acceptera pas et prendra ses responsabilités, parce que nous nous sommes battus pendant longtemps, et nous avons payé un lourd tribut pour instaurer la démocratie, la justice, l’Etat de droit, la protection des droits humains. Nous n’allons jamais accepter que l’UFDG soit déstabilisée de l’intérieur.»
Récemment, Bah Oury a déclaré qu’il va rentrer en Guinée pour s’occuper de son parti. Sur ce point là aussi, Cellou est clair : «L’UFDG n’appartient à personne. Le parti appartient aux hommes et aux femmes.»
Si Bah Oury s’allie à Alpha Condé, il sera un adversaire de l’UFDG : «Nous ne cesserons jamais de dénoncer les dérives dictatoriales du régime. Tous ceux qui veulent soutenir cette pratique rétrograde de M. Alpha Condé seront nos adversaires…»
Depuis l’attaque qui a visé le domicile privé du président Alpha Condé dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011, Bah Oury a quitté la Guinée pour ‘’sauver sa peau’’. La justice guinéenne l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en lien à cette attaque.
Mais le 24 décembre 2015, le président Alpha Condé l’a gracié avec 170 autres condamnés dans diverses affaires.