A l’appel de certaines centrales syndicales à savoir la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) et de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), les travailleurs du secteur public et privé étaient fortement mobilisés ce jeudi 4 février 2016 à Bourse du Travail sise à Kaloum pour écouter le compte-rendu des responsables des deux centrales syndicales précitées sur les dernières négociations avec le gouvernement.
Impatients de connaitre les dernières directives, ces travailleurs ont tout d’abord chanté leur hymne à la demande du secrétaire général de la CNTG Amadou Diallo. Une façon de dire que le monde syndical reste uni pour défendre le bien-être de tous les travailleurs.
Selon le secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), Amadou Diallo, à l’issue des négociations qui ont débuté le 25 janvier dernier, les responsables syndicales ont compris que ‘’le gouvernement ne veut pas aider les travailleurs’’.
‘’ Très malheureusement, on est informés de rien. Les travailleurs ont été victimes de prélèvement sans aucune concertation. Je veux vous préciser que la grève ne veut pas dire la violence. Il faut rester chez vous à partir du 15 février. ‘’
Pour le président de la Commission des négociations, Mamady Mansaré de la CNTG, le combat va débuter le 15 février prochain.
‘’ Si notre plateforme n’est pas traitée, nous irons grève. Il y a eu violation des accords de 2014 et 2015. Ce mouvement n’est pas politique. Nous n’avons besoin d’aucun politicien. Nous n’avons besoin que de la société civile et nous saluons la présence de notre camarade Abdourahmane Sano de la Plateforme des Citoyens Unis pour le Développement (PCUD). Nous avons soumis notre plateforme au gouvernement et on n’a pas eu de satisfaction ‘’, a déclaré Mamady Mansaré.
Plus loin, il a énuméré quelques points qui sont inscrits dans cette plateforme à savoir entre autres l’application par le gouvernement de la flexibilité du prix du carburant et la grille salariale. ‘’ A date, rien n’a été fait à propos de la grille indiciaire, il y a aussi le cas des pensions. Le gouvernement a violé la loi. Le SMIG est à 440 mille FG, alors que vous verrez nos papas qui touchent moins de 100 mille FG par mois. Même les journalistes n’ont pas de contrat de travail. Nous avons demandé la revalorisation des pensions. Les usagers de la route sont fatigués des tracasseries ‘’, mentionne-t-il.
De son côté, Louis M’Bemba Soumah de l’USTG a précisé : ‘’ Nous les travailleurs, nous sommes une famille. Une famille pour qu’elle soit forte, il faut qu’elle soit unie et solidaire. C’est pourquoi je vous demande de combattre. Les travailleurs croupissent dans une misère noire. Il faut que cela cesse. La balle est dans notre camp. Dire que les syndicalistes sont corrompus, c’est faux. Si nous l’étions, nous ne serons pas devant vous.‘’
Pour sa part, le secrétaire général de la FESABAG, Abdoulaye Sow très déterminé et engagé a mentionné qu’il ne comprend pas pourquoi le gouvernement refuse de diminuer le prix du carburant à la pompe. ‘’ Nous n’avons pas peur des rapporteurs qui iront faire le compte rendu en haut lieu. Ce sont des personnes qui n’aiment pas la Guinée. Nous irons jusqu’au bout de nos revendications pour satisfaire les travailleurs… ‘’, dira entre autres le patron de la FESABAG.
Youssouf Hawa Keita